La mauvaise réputation : le regard des autres

4122985.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxLa tradition contre l’émancipation. Un combat vieux comme le monde où les intérêts et les points de vue divergent, jusqu’à s’affronter, parfois violemment au point de changer tout le cours d’une vie.

C’est ce qui est arrivée à Nisha, une norvégienne d’origine pakistanaise. Elle a 17 ans et vit à Oslo. Dehors, c’est une ado comme les autres qui aime s’amuser, boire avec ses copains, faire la fête et flirter. Mais une fois rentrée chez elle, c’est une tout autre personne, plus conforme aux us et coutumes de sa famille. Pas d’alcool, éducation stricte et tenue (très) correcte exigée. Nisha vit entre ces deux mondes qui ne doivent absolument pas se rencontrer et la jeune femme fait tout pour ce que cela ne se produise pas… jusqu’à ce jour où elle est surprise par son père dans sa chambre avec son petit ami. La sanction est immédiate : elle est emmenée de force au Pakistan et part vivre chez sa tante. Face à une telle injustice, Nisha va tout faire pour rester elle-même.

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L’honneur. Une question particulièrement sensible au sein de certaines sociétés, voire de certaines familles, davantage préoccupées par l’image qu’elles renvoient que par le bien de leur progéniture, au risque de créer un véritable chaos. Pour la famille de Nisha, le comportement de leur fille est tout simplement inacceptable à leurs yeux. Pour elle, et en particulier son père, Mirza, un modeste épicier qui n’hésite pas à voir sa fille comme une trainée alors qu’elle aspire à être comme n’importe quelle fille de son âge. L’attitude de Nisha, c’est une trahison sans nom, une trahison de sa famille et de ses origines, avec un coupable tout désigné : l’Occident et ses mœurs présumés sataniques. C’est le moyen pour effacer la présumée honte, le présumé jugement de la communauté pakistanaise. Le bled, c’est un peu l’antidote ultime et dont on pense qu’il fera de Nisha, une parfaite pakistanaise docile et dévouée. Mais c’est sans compter sur l’esprit de rébellion qui anime encore la jeune femme, elle qui veut tout simplement vivre sa vie.

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Inspirée d’une histoire vraie – celle de la réalisatrice -, La Mauvaise réputation, c’est avant tout l’histoire d’une famille qui ne se préoccupe que des apparences sans se soucier de l’équilibre de ses membres en particulier de Nisha, quitte à créer une atmosphère anxiogène, pour ne pas dire malsaine. Le film met bien en avant cette ambiance pour le moins dérangeante et qui met assez mal à l’aise le spectateur, quand il n’est pas carrément révolté, par ce qu’il voit. Attention ! On reste dans le domaine du regardable et du supportable (quoique…) mais certaines situations, certaines scènes, en raison de leur dureté, laissent clairement à réfléchir. Sur ce point, La Mauvaise réputation pose les choses tout en les complexifiant. En effet, si l’attitude du père est inacceptable, en faire un salaud toutes catégories est bien trop facile, comme le montre une scène clé vers la fin de l’histoire. Et malgré le terrible choix de son père (qui est persuadé d’agir plus le bien de sa fille), et une rancœur certaine, Nisha sait que ce dernier l’aime et réciproquement. Le regard est plutôt à suivre du côté de la mère qui, en réalité, semble beaucoup plus radicale et conservatrice au point que l’avenir même de sa fille lui devient secondaire.

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Avec ses 1h47 au compteur, le film d’Iram Haq interpelle et nous mobilise sur une réalité peu reluisante qu’il convient de dénoncer avec force.

La Mauvaise réputation (Hva vil folk si)

Un film de : Iram Haq

Pays : Norvège

Avec : Maria Mozhdah, Adil Hussain, Rohit Saraf, Ekavali Khanna, Ali Arfan…

Genre : Drame

Durée : 1h47

Sortie : le 6 juin

Note : 16/20

Un avis sur “La mauvaise réputation : le regard des autres

  1. Bonjour, j’apprécie beaucoup la façon dont vous présentez le synopsis du film La Mauvaise réputation. Ce long-métrage présente par ailleurs une réalité pour beaucoup de filles qui sont opprimées par les coutumes de certaines sociétés.

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