Le football féminin sort progressivement de sa zone de confidentialité et attire un public de plus en plus large, qui touche même les non-initiés, en témoignent les très bonnes audiences que France 2 a enregistré durant le Championnat d’Europe des Nations qui s’est tenu l’année dernière aux Pays-Bas. Il faut dire que les commentaires de Marinette Pichon, l’équivalente féminine de Zinedine Zidane, y ont joué pour beaucoup. Mais cela n’a pas toujours été une sinécure – bien au contraire ! – et il en a fallu des obstacles et des gens de bonne volonté pour reconnaître ce qui ne devait être qu’une évidence.
Reims, 1969. La ville est en effervescence. Son club mythique (le PSG de l’époque) est relégué en Division 2. Cette info fait l’effet d’une bombe et Paul Coutard ne manque pas d’ironiser sur cet événement en s’en prenant au président du Stade de Reims, ce qui lui vaut d’être sanctionné. Le journaliste, au tempérament dragueur, est contraint d’organiser avec Emmanuelle Bruno, secrétaire de direction, la kermesse du Champenois, du nom du quotidien dans lequel il travaille. Par défi, et pour mieux embêter sa hiérarchie, il propose l’organisation d’un match de football féminin, sous l’œil affligé d’Emmanuelle, qui s’engage, bon gré malgré, dans cette folle aventure. Sans se douter qu’ils vont créer la première équipe féminine de l’histoire du football français.
En montant sur pied une section féminine, Paul Coutard et Emmanuelle Bruno ont tout simplement signé l’acte de naissance du football féminin tel que nous le connaissons aujourd’hui. Il faut dire qu’il fallait être sacrément culotté ou inconscient, voire les deux pour se lancer dans une aventure de la sorte. Pour rappel, nous sommes à la fin des années 1960, et l’égalité femmes – hommes est loin d’être une réalité. Les premières doivent encore se soumettre au bon vouloir des seconds et n’ont pas la pleine disposition de leur corps. Aussi, la création d’une équipe de football est vue comme une vaste blague, un coup monté par un journaliste impertinent qui veut se payer la direction de son journal. Autant dire que son initiative passe assez mal notamment du côté de la Fédération Française de Football mais également du président du Stade de Reims, bien décidé à faire capoter cette initiative.
Il en faut cependant bien plus à nos deux protagonistes pour renoncer et ne pas aller jusqu’au bout. Epaulés par leur nouveau Onze féminin, Paul et Emmanuelle devront redoubler d’efforts pour faire accepter cette nouvelle donne et surtout changer les mentalités. Vous l’aurez deviné, au-delà du simple aspect sportif, se joue également la lutte pour l’émancipation des femmes et leur respect. C’est en cela que les filles de Reims sont des pionnières. Elles ont ouvert la voie à d’autres combats qui ont radicalement changé la visage de notre société.
Si le film n’est pas exceptionnel en soi, il apporte cependant une certaine fraîcheur et rend même Max Boublil un peu moins agaçant ^^’. Un feel-good movie à la française en somme et une contre-programmation parfaite pour celles et ceux qui ne seraient pas atteints par le virus Avengers !
Comme des garçons
Un film de : Julien Hallard
Pays : France
Avec : Max Boublil, Vanessa Guide, Bruno Lochet, Solène Rigot, Carole Franck…
Genre : Comédie
Durée : 1h30
Sortie : le 18 avril
Note : 14/20
Ok, il me disait bien ce film !
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