Lorsqu’en 2015, j’ai appris que PEF allait adapter Gaston Lagaffe au cinéma, j’étais particulièrement attentif au résultat que cela allait donner. Cette BD culte que je lisais quand j’étais gamin allait être projeté en version live et j’imaginais même le casting idéal. Autant dire que l’attente était forte, d’autant que l’ex-membre des Robin des Bois était attendu au tournant.
Trois ans et deux bandes annonces plus tard, Gaston est enfin à l’affiche, grosse promotion à l’appui, pour un résultat pour le moins… vous allez vite comprendre ! Mais tout d’abord, le synopsis.
Gaston est un jeune homme qui débarque au Petit coin, une start-up installée dans le sud de la France. Il effectue un stage. Seulement, la nouvelle recrue n’est pas du genre travailleur, il est plutôt (pour ne pas dire carrément) poil dans la main. La procrastination, c’est sa religion et il passe la plupart de son temps à dormir au bureau plutôt que de se tuer à la tâche, le tout sous le regard affligé de Prunelle, le Directeur général du Petit Coin. Entre gaffes en tout genre, inventions tout aussi loufoques qu’improbables, sans oublier son goût particulier pour la musique avec son Gaffophone, Gaston va mettre un sacré désordre dans sa nouvelle boîte. Alors que dans le même temps, le redoutable homme d’affaires Monsieur de Mesmaeker souhaite racheter la PME à tout prix.
Isabelle Franquin, la fille d’Albert Franquin – le créateur de la BD culte – n’a pas eu de tendres mots pour l’adaptation ciné de Gaston Lagaffe, qu’elle a qualifié tout de bonnement de « désastre ». Un terme assez violent qui montre que le nouveau film de Pierre-Martin François Laval a reçu un accueil très mitigé. Certes, et c’est un point positif, la version live conserve l’esprit de la BD. Tous les personnages mythiques sont présents de Jules-de-Chez-Smith-en-Face à Longtarin en passant par Boulier, Labévue, Sonia sans oublier bien évidemment Mademoiselle Jeanne. Tous évoluent à notre époque et non dans les années 1960-1970 (période de la parution de la BD), ce qui donne un regard plutôt intéressant, voire décalé.
Mais ces bons points ne pèsent pas lourd au final face à un scénario plutôt faible (pour ne pas dire vraiment faible), convenu et au final sans saveur, du moins pratiquement pas ! Les gags semblent laborieux et Théo Fernandez, qui incarne le rôle-titre, a bien de la peine de nous faire rire (du moins, il prend laborieusement) au point que c’est finalement la prestation de Jérôme Commandeur (très bon en Monsieur de Mesmaeker) et deux trois sketches qui sauvent le film d’une critique assassine de la part de votre serviteur.
Bien que grand public, Gaston Lagaffe s’adresse moins aux fans de la série qu’aux enfants qui sont en réalité, la cible visée. C’est un choix mais qui laisse finalement un goût amer, du moins on sort avec un gros « bof » sorti de la bouche. Alors je ne sais pas si PEF a prévu une suite – possible vue le dénouement – mais une fois encore, on devrait laisser, nous Français, aux Belges le soin s’occuper eux-mêmes de leur patrimoine, ce qui serait (bien) mieux à mon sens !
Gaston Lagaffe
Un film de : Pierre François Martin-Laval
Pays : France
Avec : Théo Fernandez, Pierre-François Martin-Laval, Arnaud Ducret, Jérôme Commandeur, Alison Wheeler, Jimmy Labeeu, Esteban, Charlotte Gabris, Stéphane de Groot, Isabelle Nanty…
Genre : Comédie
Durée : 1h25
Sortie : le 4 avril
Note : 8/20