Les films catastrophes et les films dit français. Une association qui ne va pas vraiment de soi, je vous l’accorde ! Aussi, lorsqu’on découvre des projets qui combinent les deux, on est entre la surprise et la (légère) expectative. Bref, c’est d’un œil plutôt interrogatif que l’on va découvrir le genre qu’on nous propose même si la bande-annonce qu’on a visionné semble alléchante et surtout rassurante, la « faute » à un casting « sur ».
Nous sommes dans un avenir proche à Paris. Mathieu revient du Canada et se rend chez sa femme Anna. Ensemble, ils ont une fille, Sarah, atteinte d’une maladie rare qui la contraint de vivre dans un caisson médicalisé, spécialement conçu pour elle. La tranquillité de cette famille est remise en cause lorsqu’une étrange brume – consécutive à un séisme – submerge la capitale. Elle décime tout sur son passage, obligeant les survivants à trouver refuge sur les toits, où en hauteur notamment à Notre-Dame ou au Sacré Cœur. La stupeur passée, Mathieu, Anna et Sarah vont devoir survivre et attendre d’hypothétiques secours. Mais un constat s’impose : pour quitter cet enfer apocalyptique, ils devront compter que sur eux-mêmes et faire face à cette brume mortelle.
Dans la brume est à une histoire à la fois simple et singulière. Simple en raison de son synopsis (une catastrophe de grande ampleur), singulière en raison de son déroulé. Très vite, le décor est planté et le spectateur suit avec attention et inquiétude, cette famille qui survit à tâtons, au sens propre comme figuré. Personne ne connaît la nature de cette brume (est-elle naturelle ou d’origine terroriste ?) qui raye d’un trait de plume toute trace de vie à Paris et probablement au-delà. Sans info, sans savoir nulle part où aller, Mathieu et sa famille vont devoir faire preuve de prudence mais aussi d’attention pour affronter un monde devenu incertain et surtout hostile, d’autant que Sarah, malade, nécessite une vigilance toute particulière. Dans ce Paris post-fin du monde, Mathieu et Anna n’ont pratiquement pas de relais ni d’entourage, hormis sans doute la présence de leurs voisins d’immeuble, un couple de retraités tout aussi impuissant qu’eux face au spectacle de désolation qu’ils ont en face d’eux et chez qui, ils ont trouvé refuge. Ces deux personnes âgées ont un intérêt symbolique dans le film, comme si la catastrophe qui s’est abattue sur Paris marque la fin d’un cycle et le début d’un autre.
Si on est à mille lieux d’un film catastrophe à la sauce US, Dans la brume n’en reste pas moins intéressant. Daniel Roby, le réalisateur canadien, arrive à créer une atmosphère anxiogène dans lequel on se demande bien comment Mathieu, Anna, sa fille et les quelques survivants qui restent arriveront à se sortir de ce mauvais pas. La réponse se trouve dans un dénouement pour le moins étonnant et qui fait furieusement écho à cette idée de cycle.
Et si la fin était le début de quelque chose ?
Dans la brume
Un film de : Daniel Roby
Pays : Canada
Avec : Romain Duris, Olga Kurylenko, Fantine Harduin, Michel Robin, Anna Gaylor…
Genre : Science-fiction
Durée : 1h29
Sortie : le 4 avril
Note : 14/20