Je vais vous faire une confidence. Je suis croyant. Oui, je crois en Dieu et même si je ne suis plus un pèlerin du Dimanche, la foi demeure quelque chose d’essentielle dans mon existence.
Si je vous parle de cela, c’est qu’en cette nouvelle semaine cinématographique, je suis tombé sur un film qui fait figure de contre-programmation parfaite. Un film d’auteur assez fort et qui vaille la peine qu’on s’y arrête un instant.
La prière raconte l’histoire de Thomas. Il a 22 ans et est dépendant à la drogue. Pour en finir avec l’héroïne, il rejoint une communauté catholique, non loin de Grenoble, dans la montagne iséroise. Il sait que c’est sa dernière chance. Si les débuts sont difficiles, pour ne pas dire chaotiques, Thomas arrive peu à peu à se reconstruire grâce à la prière. Au sein de la communauté, il découvre l’amitié, la solidarité et la religion. Sur son chemin, il rencontre Sybille qui l’aide également à remonter la pente.
On dit que la foi peut soulever les montagnes. Elle peut également remettre quelqu’un sur le droit chemin même lorsque la situation paraît très compromise. C’est ce qui arrive concrètement à Thomas. Avant d’intégrer la communauté, c’est un homme renfermé, en manque et qui s’exprime par un refus certain de respecter les règles sans oublier une violence physique comme verbale. C’est en réalité, un profond mal-être qu’il ressent. Sa place n’est pas dans cette communauté qui tente pourtant de l’aider et qui prend le temps de l’épauler.
Sa rencontre avec Sybille sera déterminante. La jeune (et jolie) femme lui recommande de revenir dans la communauté et de ne rien lâcher. A partir de là, Thomas change et la métamorphose est radicale : le rebelle devient l’un des meneurs du camp et celui qui se moquait des règles et guidé par la religion. La foi devient son moteur, sa nouvelle raison d’être, mais pas seulement. Lui, qui a connu l’abîme, se sent vivre à travers le Seigneur. Il est prêt à donner sa vie pour la religion, et se laisse guider sans résistance. Mais Thomas est-il vraiment prêt à assumer ce changement radical de vie ?
Malgré un rythme assez lent, La prière dégage une intensité assez remarquable. La force du film se trouve sans doute dans l’interprétation assez remarquée (et récompensée lors de la Berlinale 2018) d’Anthony Bajon qui donne un Thomas complexe, tourmenté et touchant. Un homme qui s’est égaré et qui sera sauvé par la foi. D’ailleurs, le fait que l’histoire se déroule en montagne ne doit rien au hasard, la montagne ayant une signification biblique très importante.
Un joli film en clair ! 😉
La prière
Un film de : Cédric Kahn
Pays : France
Avec : Anthony Bajon, Damien Chapelle, Alex Brendemühl, Louise Grinberg, Antoine Amblard
Genre : Comédie
Durée : 1h47
Sortie : le 21 mars
Note : 15/20