Passer derrière la caméra et réaliser son premier long-métrage. C’est le rêve logique de tout acteur surtout s’il a plusieurs années d’expérience. Pour le résultat, c’est autre chose en revanche, tant qu’il est (très) inégal selon le film et surtout la personne qui le réalise.
Aussi, lorsque Franck Dubosc a annoncé son nouveau projet, il y avait comme de l’expectative, pour ne pas dire une certaine inquiétude de la part des cinéphiles. Après tout, nombreux sont ceux avant lui qui ont démontré qu’on pouvait être un excellent acteur mais également un très mauvais réalisateur, surtout lorsque vous attaquez à quelque chose de délicat et/ou d’ambitieux.
Tout le monde debout raconte l’histoire de Jocelyn. Directeur d’Europe d’une société de sportwear, spécialisée dans le running, c’est un sacré dragueur, du genre qui saute sur tout ce qui bouge pour mieux s’en séparer. Un jour, il se rend dans l’appartement de sa mère récemment décédée et s’assoit dans son fauteuil roulant lorsque débarque Julie, sa voisine. La tentation est trop forte, il se fait passer pour un handicapé auprès de la jolie auxiliaire de vie. L’illusion est parfaite, tellement parfaite que Julie présente Jocelyn à sa sœur, elle aussi (et réellement) handicapée.
Avec un sujet pas évident à traiter, Franck Dubosc était attendu au tournant d’autant qu’il ne fallait pas qu’il tombe dans deux écueils : avoir une vision moqueuse de l’handicap mais également éviter une vision larmoyante de celui-ci. En clair, raconter une histoire crédible tout en faisant rire et pourquoi pas, nous surprendre.
Il faut dire que Jocelyn, en dragueur patenté, ne pense qu’à conquérir Julie. Comme la plupart des gens, il est « ignorant » sur le handicap. Mais au contact de Florence, la sœur de Julie, il se comporte moins comme un coureur mais comme un homme qui tombe tout simplement sous le charme de la talentueuse violoniste. Enfermé dans sa supercherie, il sait qu’il ne peut plus reculer mais paradoxalement cette situation lui donne une opportunité unique de mieux comprendre ce que vit Florence et tous ceux qui ont une vie similaire. Le séducteur devient davantage mature.
A ma grande surprise (ou à mon grand soulagement, c’est selon) Tout le monde debout évite non seulement ces pièges mais en plus, trouve le moyen de nous faire rire grâce à quelques punchlines plutôt bien trouvées mais aussi une distribution plutôt convaincante. Si Franck Dubosc reste fidèle au personnage de dragueur qui a fait sa notoriété, l’humoriste arrive à donner une certaine gravité à Jocelyn, dont on découvre que son côté coureur de jupons résulte davantage d’un mal-être que d’une envie réelle de profiter de son célibat. A cela s’ajoute une Alexandra Lamy attachante dans le rôle de Florence, cette femme qui malgré son handicap tente de croquer la vie à pleines dents, tout en ne renonçant pas à l’amour et qui est moins dupe qu’on pourrait le penser. Sans oublier enfin, Gérard Darmon et Elsa Zylberstein, en seconds rôles efficaces.
Résultat, un premier film drôle mais surtout convaincant qui place Franck Dubosc dans une autre catégorie. Ce n’est pas non plus exceptionnel mais on passe un bon moment et c’est tout ce qu’on demande !
Tout le monde debout
Un film de : Franck Dubosc
Pays : France
Avec : Franck Dubosc, Alexandra Lamy, Elsa Zylberstein, Gérard Darmon, Caroline Anglade, François-Xavier Demaison, Claude Brasseur…
Genre : Comédie
Durée : 1h47
Sortie : le 14 mars
Note : 14/20