Ce week-end, se sont déroulées la traditionnelle cérémonie des Césars (43ème du nom) et celle des Oscars (90ème du nom) respectivement présentées par Manu Payet et Jimmy Kimmel.
Deux éditions marquées par l’affaire Weinstein et la lutte contre les violences faites aux femmes. En France comme aux Etats-Unis, le thème a été largement évoqué, avec un peu d’humour mais avec surtout de sérieux. Pour l’occasion, le public présent aux César a arboré un ruban blanc en signe de soutien aux victimes d’agressions sexuelles et à Los Angeles, un clip spécial consacré au mouvement planétaire #MeToo (« Moi aussi ») a été diffusé durant la cérémonie, rendant hommage à celles qui ont courageusement brisé l’omerta.
Mais la soirée a également laissé place à la joie, même si le résultat est bien inégal que l’on soit à Paris ou à Los Angeles. Si j’avais apprécié l’édition 2017 des César, l’édition 2018 a été impressionnante pour son manque de rythme et son relatif ennui. La faute sans doute à un Manu Payet qui enchaînait les punchlines sans relief et surtout sans saveur au point qu’il commençait à me faire regretter Jérôme Commandeur, le maître de cérémonie de l’année dernière.

Malgré tout, cet ennui relatif ne doit pas faire oublier le palmarès que j’ai plutôt apprécié dans son ensemble. Si je regrette qu’Ava soit reparti bredouille, tout comme Le Sens de la fête, Patients et (dans une moindre mesure) Le Redoutable, ce n’est absolument pas le cas en ce qui concerne Grave. Certains cinéphiles ont crié au scandale ou à la discrimination, c’est oublier que durant ce temps, DanyBoon recevait enfin son trophée pour Raid Dingue, preuve que l’Académie est capable aussi de faire n’importe quoi !
Mais qu’à cela ne tienne, certains films ont plus que tiré leur épingle du jeu, faisant d’eux les grands gagnants de la soirée. Je pense bien évidemment à Au-Revoir la Haut qui repart avec cinq récompenses dont celui de meilleur réalisation, une distinction qui a du faire plaisir à Albert Dupontel, depuis le temps qu’il le mérite. Mais c’est 120 Battements par minute qui reçoit la consécration avec six victoires dont celui de meilleur espoir masculin pour Nahuel Perez Biscayart et de meilleur film. Une belle revanche sur les Oscars, le film de Robin Campillo ayant été écarté de la liste finale en tant que meilleur film étranger.

C’est Faute d’amour (Loveless) d’Andreï Zviaguintsev qui a été consacré aussi bien à Paris qu’à Los Angeles où niveau palmarès, La forme de l’eau s’est distingué avec cinq statuettes mais également Get Out et Dunkerque. Gary Oldman a eu l’Oscar du meilleur acteur pour Les Heures sombres, une récompense logique à mon sens – il a été remarquable dans son interprétation de Winston Churchill – même si certains espéraient (sans trop y croire) la consécration pour Timothée Chalamet, remarquable dans Call me by your name.

Mais comme dirait l’autre, à charge de revanche !
PS : pour le palmarès complet des César 2018 cliquez ici, et pour les Oscars, c’est par là !