On reconnait un blockbuster à sa promo, à l’attente qu’il suscite mais également (et c’est en réalité plus rare) à la polémique qu’il provoque.
Il faut dire qu’un film à grand budget et grand public avec des acteurs noirs, ce n’est pas tous les jours que cela arrive et peut pousser certains à avoir des comportements ou des actes malveillants sur la toile.
Mais qu’importe ! Place à l’œuvre proprement dite. En attendant, Avengers : Infinity War et la grande explication avec Thanos, Marvel nous présente un nouvel univers, celui de Black Panther. Nous sommes juste après les évènements de Captain America : Civil War. T’Chadalla est le prince héritier du Wakanda, un Etat imaginaire d’Afrique occidentale. Il revient au pays pour succéder à son père, mort assassiné. Il hérite d’un pays très en pointe sur la technologie et dont les recherches pourraient être bénéfiques pour l’humanité. Mais alors qu’il prend ses marques en tant que prince et qu’il enquête sur la mort de son père en tant que Black Panther, le passé ressurgit et un ennemi ressurgit et qui a la forme d’un secret de famille inavouable. Au cœur d’un conflit qui menace à la fois le Wakanda comme le monde entier, il devra nouer des alliances pour préserver l’unité de son peuple.
Le film de Ryan Coogler dépote et remplit fièrement son cahier des charges : action, baston, scènes d’humour et même Stan Lee qui nous fait son traditionnel caméo… pas de doute ! Nous sommes bel et bien dans un film Marvel ! Le spectateur en a pour son temps ainsi que pour son argent et repart tout content, après avoir vu les deux scènes post-génériques et oublié qu’il vient de passer 2h14 devant le grand écran, une durée finalement correcte pour un film de cet acabit.
Mais Black Panther ne se contente pas de mettre en avant des stars afro-américaines ou de présenter l’Afrique comme cerveau de l’humanité. Le film – et c’est toute la subtilité de Ryan Coogler – se veut très politique et on ne peut s’empêcher aux combats que mène la communauté noire aux Etats-Unis (mais aussi ailleurs) depuis quelques décennies, mais aussi aux divergences qui existent. L’affrontement entre T’Challa/Black Panther et Erik Killmonger (le grand méchant du film interprété par un très bon Michael B. Jordan) ne concerne pas uniquement une histoire de famille, elle concerne le Wakanda, l’Afrique et la communauté noire à travers le monde. Autrement dit, la prospérité et l’avancée technologique de ce pays fictif doivent-elles servir à promouvoir la paix entre les peuples et les ethnies ou bien à prendre une revanche sur les oppresseurs d’antan (comprenez, les blancs) et à changer le cours de l’Histoire ? C’est tout le débat, un peu méconnu, qui a traversé la communauté afro-américaine en particulier dès la fin des années 1960 avec Martin Luther King et Malcom X, débat qui demeure encore présent.
Black Panther se veut à la fois cool mais également très politique et la première scène post-générique est en soi une ultime piqure de rappel (au cas où on ne serait toujours pas convaincu ou carrément aveugle) même si cette fois-ci, le sujet est bien différent. Pour le reste, Marvel nous offre une bonne mise en condition avant le printemps prochain et ça, c’est cool. Très cool même !
PS : Les plus de trente ans (ou les plus observateurs d’entre vous) reconnaitront sans doute Issac de Bankolé, acteur ivoirien qui a eu une certaine notoriété en France dans les années 1980 (je pense notamment à ce film culte de Thomas Gillou, Black Mic Mac avec Jacques Villeret) avant de finalement tenter sa chance aux Etats-Unis, faute de mieux !
Black Panther
Un film de : Ryan Coogler
Pays : Etats-Unis
Avec : Chadwick Boseman, Michael B. Jordan, Lupita Nyong’o, Danai Gurira, Daniel Kaluuya, Letitia Wright, Forrest Whitaker, Angela Bisset, Issac de Bankolé…
Genre : Action, Science-Fiction, Aventure, Fantastique
Durée : 2h14
Sortie : le 14 février
Note : 16/20
Au ciné ce soir 