In the fade : comment survivre à l’insupportable ?

4002412.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxSurvivre à la mort d’un ou de ses proches. Un moment que chacun d’entre nous redoute et qu’absolument personne ne souhaiterait vivre, surtout lorsque ce ou ces proches ont été victimes d’une acte terroriste.

C’est ce qui est arrivé à Katja. La trentaine – proche de la quarantaine – elle vit à Hambourg avec son mari Nuri, un allemand d’origine turque et Rocco, leur fils unique. Une famille tranquille qui mène sa vie dans le nord de l’Allemagne. Katja laisse ses hommes le temps de faire des courses et d’aller au hammam avec une amie. Le soir, elle rentre rejoindre son mari et son fils. Elle découvre que la rue où se trouve le cabinet de Nuri est barrée. Un attentat vient de se commettre. Elle apprend plus tard que son époux et son fils n’ont pas survécu. Commence pour elle, une descente aux enfers. Entre temps, les auteurs de l’attaque – un couple de néonazis – ont été arrêtés. Après le temps du deuil, viendra celui de l’injustice puis de la vengeance.

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Filmé en trois temps, In the Fade met en lumière le destin de Katja qui vit littéralement en perfusion depuis que l’indicible s’est produit. D’un coup, elle a tout perdu et ce qui constituait pour elle un équilibre n’est plus. Commence pour elle, une course pour sa survie, dans laquelle elle réclame justice même si le plus souvent, elle est sur le banc des accusés. En témoigne, l’attitude de la police mais également de sa famille qui se déchire suite au drame, comme si elle était d’une certaine manière responsable alors qu’elle est avant tout victime. Katja s’abîme, semble désemparée et surtout incomprise comme le montre une scène qui constitue le tournant de l’histoire. Mais d’un côté, elle sait qu’elle ne pourra trouver la paix intérieure que si les assassins de Nuri et Rocco obtiennent une punition exemplaire. Une façon pour elle de croire encore à la justice et de s’assurer que les victimes soient entendues et surtout considérées.

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In the fade n’est pas exceptionnel en soi. Mais le film se repose en grande partie sur la prestation de Diane Kruger, qui – fait rare pour être souligné – joue dans sa langue natale. Une prestation en haut vol et assez remarquable d’une femme qui plutôt sans histoires qui surnage littéralement, bien décidée à ce que justice se fasse même si cela suppose de faire justice soi-même. Résultat des courses, un Prix d’interprétation féminine obtenu lors du dernier Festival de Cannes amplement mérité et qui récompense une actrice qui ose prendre des risques. Tout comme le réalisateur, Fatih Akin qui revient sur un des tabous de l’Allemagne, l’extrême droite néonazie. Une manière de rappeler que le terrorisme a plusieurs formes mais qu’il a un même ADN : la haine de l’autre.

In the fade (Aus Dem Nichts)

Un film de : Fatih Akin

Pays : Allemagne

Avec : Diane Kruger, Denis Moschitto, Numan Acar, Samia Muriel Chancrin, Johannes Krisch…

Genre : Drame

Durée : 1h46

Sortie : le 17 janvier

Note : 15/20

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