L’infiniment petit. On le connaît déjà avec certaines espèces tels les fourmis par exemple. C’est aussi notre capacité à réduire des objets ou des composants, tel un téléphone portable par exemple, ce qui nous fait gagner un gain de temps non négligeable. Alors lorsque la science-fiction imagine réduire l’homme à une taille infiniment petit, cela donne un film drôle, du moins sur le papier.
Nous sommes dans un futur proche et la Terre est au bord de l’implosion. La surpopulation menace l’équilibre très précaire de la planète et des solutions sont recherchées pour sauvegarder l’humanité. C’est alors que des scientifiques norvégiens mettent au point le downsizing, un processus (irréversible) qui consiste à réduire la taille des humains à 12 centimètres. Cette découverte fascine Paul Safranek, un ergothérapeute qui peine à joindre les deux bouts. En quête d’une vie meilleure, lui et sa femme décident de se lancer dans une aventure qui bouleverser leur vie, surtout celle de Paul.
Le downsizing comme promesse d’une vie meilleure ! C’est le fil conducteur du nouveau film d’Alexander Payne qui, en apparence, nous montre un monde où tout est beau, génial, et qui vend du rêve. Tout est fait pour convaincre celles et ceux tentés par l’aventure des bienfaits d’être petit : pas de souci financier et une vie plus simple. C’est à cette comédie du bonheur (ou plutôt cette farce) que va croire Paul dont la vie paraît morne. Il fait partie de cette classe moyenne qui croule sous les dettes et qui peine à s’en sortir. Le downsizing, c’est la promesse de voir ses soucis s’envoler et de mener la belle vie !
Mais derrière ce rêve, se cache une réalité moins reluisante, celle d’un monde où les inégalités persistent. Même si le downsizing part d’une intention louable – la survie de l’espèce humaine – elle ne règle en rien les différences sociales ou ethniques. Paul l’apprendra progressivement mais aura également l’opportunité de faire quelque chose d’utile dans sa « nouvelle vie ». Autrement dit, être petit, c’est l’occasion de faire de grandes choses.
Présenté comme une comédie, Downsizing est en réalité une prise de conscience, c’est du moins ce qu’on ressent à la sortie de la projection. Prise de conscience de l’état du monde, des inégalités qui persistent mais également (et c’est à mon sens le plus important) des limites de la science à trouver une solution durable face aux défis de l’humanité. Côté distribution, on retrouve un Matt Damon convaincant mais également une kyrielle de second rôle notamment Christoph Waltz, Kristen Wiig ou encore Jason Sudeikis sans oublier Neil Patrick Harris. Même James Van Der Beek (le fameux Dawson de la série du même nom) y va de son caméo.
Downsizing
Un film de : Alexander Payne
Pays : Etats-Unis
Avec : Matt Damon, Kristen Wiig, Christoph Waltz, Hong Chau, Udo Kier, Jason Sudeikis, Neil Patrick Harris
Genre : Comédie
Durée : 2h15
Sortie : le 10 janvier
Note : 15/20