Noémie Lvosky. Une actrice-réalisatrice que j’apprécie pour son cinéma mélancolique et pittoresque. Je l’avais découvert dans Camille redouble, il y a cinq ans et depuis, c’est tout naturellement que je viens découvrir ses nouvelles histoires empreintes de gravité mais avec ce qu’il faut pour ne pas tomber dépressif à la sortie de la projection.
Demain et tous les autres jours n’échappe pas à la règle. Noémie Lvovsky nous raconte l’histoire de Mathilde. Elle a neuf ans. Ses parents sont séparés et elle vit avec sa mère. C’est une petite fille sans histoire à une exception près. Sa mère est sévèrement dépressive et flirte dangereusement avec la folie. Mathilde a peu d’amis et entretient une relation complexe avec sa mère. Si elle se sent près proche d’elle, difficile cependant de vivre avec une femme très fragile psychologiquement. Mais inconcevable pour elle se vivre sans sa mère.
Une histoire d’amour unique, c’est ce que nous présente le film de Noémie Lvovsky. Il faut dire que la relation est en effet particulière. Instable et en grande détresse psychologique, on se demande comment la mère peut élever correctement sa fille. Elle en est consciente, voudrait que les choses changent, être plus présent auprès de Mathilde et assumer son rôle mais la maladie est là. Cette Mathilde souffre logiquement de cette situation même si elle sait au fond d’elle que sa mère l’aime. Mais elle souffre du fait qu’elle ne soit pas « normale », cela la gêne, cela lui fait honte aussi. Elle aimerait que sa mère la dispute, la gronde comme n’importe quelle maman, comme nous l’indique une scène particulièrement révélatrice. Face à elle, elle n’a pas personne envers qui se confier, hormis son père, à l’exception d’un oiseau qui a la particularité de parler. Un peu tiré par les cheveux me direz-vous, c’est une belle métaphore qui symbolise une échappatoire salutaire pour elle. Mais si elle souffre de la folie de sa mère, Mathilde ne peut imaginer vivre sans elle. Malgré le soutien de son père, la jeune fille s’est finalement habituée à la particularité de sa maman, comme si cela fait partie de son identité. Et même si cela est parfois lourd à porter, qu’importe ! Elle a besoin de sa mère.
Demain et tous les autres jours a tout pour faire une jolie histoire. On est touché par l’interprétation de Noémie Lvovsky (à la fois grave et retenu) mais également de Luce Rodriguez et d’Anaïs Demoustier qui incarnent respectivement Mathilde enfant puis adulte, sans oublier Mathieu Amalric toujours aussi discret. Malgré un rythme un peu lent, le long-métrage de Noémie Lvovsky se défend assez bien. Un feel-good movie dramatique à découvrir.
Demain et tous les autres jours
Un film de : Noémie Lvovsky
Pays : France
Avec : Luce Rodriguez, Noémie Lvovsky, Mathieu Amalric, Micha Lescot, Anaïs Demoustier, India Hair…
Genre : Drame
Durée : 1h35
Sortie : le 27 septembre
Note : 12/20
Une amie a travaillé sur le tournage, elle s’occupait de faire répéter Luce, une chouette gamine, mais sur le plateau c’était chaotique, Noémie Lvovsky est une tortionnaire à l’ego surdimensionnée…
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Comme les plus grands ! 😉
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