Que devient Al Gore ? La question est un peu bizarre quand on sait que l’ancien vice-président des Etats-Unis poursuit son combat contre le réchauffement climatique. Mais comme tout responsable politique (ou personnalité publique, si vous préférez) qui se respecte, il donne régulièrement des nouvelles.
Onze ans après Une vérité qui dérange, le voilà qui sillonne la planète et nous alerte sur les dangers et (premières) conséquences de l’effet de serre. Dans une suite qui dérange, il part à la rencontre d’experts, de climatologues faire le point sur l’évolution de notre Terre et des catastrophes qui s’enchainent. A travers de multiples conférences, il met en garde les ambassadeurs du climat et fait part de son expérience. Enfin, on suit l’ex-numéro 2 de la Maison Blanche dans les préparatifs de la COP 21 de novembre 2015 dans le contexte post-attentats de Paris.
Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas tellement documentaire, je considère toujours que ce genre est fait pour le petit écran et non le grand. Mais pour Al Gore, j’ai fait une exception. Outre que je suis sensible à la question du changement climatique (comme nous tous bien sûr, quoique…), j’avais été marqué Une vérité qui dérange, sorti en 2006, autant par la forme que par le fond. En effet, si le montage et les différentes musiques d’ambiance étaient là pour nous mettre un peu les pétoches, le discours argumenté et clair d’Al Gore avaient fini par me convaincre.
Plus de dix ans après, Al Gore n’a pas changé d’un iota, à une différence près : on sent le vice-président douter de son action, du moins, se poser des questions. Il a beau parcourir le monde et malgré une mobilisation sans cesse plus importante de l’opinion mondiale, les résistances ont la vie dure. Les lobbys, grands groupes industriels et même certains Etats, à défaut de nier cette triste réalité qu’est le réchauffement climatique, rechignent véritablement à mener la bataille et pinaillent sur le coût. Pour mieux justifier leur (non)-décision, ils expliquent qu’il est avant tout important de répondre aux besoins de l’homme et donc continuer à utiliser les énergies fossiles. On pourrait se dire que le combat est bien inégal et qu’Al Gore prêche dans le désert. La caméra qui le suit montre bien ces moments de flottement mais également la dextérité et la détermination d’un homme qui fait encore et malgré tout de la politique, même s’il s’en défend bien évidemment. La lutte pour la planète passe aussi et surtout par la diplomatie et c’est en toute évidence que l’ancien vice-président des Etats-Unis va user de cette carte notamment lors de la COP 21. Après tout, il a été numéro 2 de la Maison Blanche alors pourquoi se priver ?
Une suite qui dérange pose en tout cas les fondements, celui d’un activisme citoyen. L’heure n’est plus au blabla, il est à l’action. Une manière de dire que rien ne doit être tenu pour acquis surtout depuis qu’un climato-sceptique notoire squatte la Maison Blanche. Et si le cinéma peut faire avancer des causes…
Une suite qui dérange : le temps de l’action (An inconvenient sequel : truth to action)
Un film de : Bonni Cohen et Jon Shenk
Pays : Etats-Unis
Avec : Al Gore
Genre : Documentaire
Durée : 1h40
Sortie : le 27 septembre
Note : 16/20