Kiss and cry : Patins et pressions

370380Le sport de haut niveau et ce qui va avec (par exemple la compétition) supposent des sacrifices. Heures et sessions d’entrainement interminables, vie personnelle amputée, alimentation à surveiller… il n’est pas souvent évident de concilier toutes ses contraintes, surtout lorsqu’arrive cette période bénie ou honnie (c’est selon !) de l’adolescence.

Prenez le cas de Sarah, 15 ans. Après une brouille avec son entraîneur, elle revient à Colmar reprendre le patinage artistique. Elle ne sait pas vraiment si elle revient à la compétition par envie ou pour faire plaisir à sa mère, une ancienne athlète russe. Toujours est-il que la jeune fille replonge dans un univers sans concession. Outre les vacheries verbales et la tyrannie de son entraîneur, elle doit faire face à la rivalité de ses camarades et à la pression de sa mère qui projette en elle, ses rêves de victoire. Mais comment atteindre ses ambitions sportives lorsqu’on aspire à vivre (pleinement) son adolescence ?

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Film indépendant, Kiss and Cry m’a interpellé de par sa justesse et son réalisme. Le spectateur découvre un monde sans pitié qu’est le sport de haut niveau dans lequel « il n’y a pas de place de pour les faibles » pour paraphraser les propos de Xavier, l’entraîneur du club de Colmar. Un entraîneur cassant, méprisant voire insultant envers ses patineuses. Cela peut paraître choquant à première vue mais certains vous diront que c’est à prix qu’on gagne des prix et la gloire, Philippe Lucas vous le confirmera sans doute ! Dans un groupe où les filles ne se font pas de cadeaux, la parole de l’adulte est censée protéger, rassurer mais il n’en est rien.

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En effet, les patineuses et Sarah en particulier portent sur leurs épaules la pression, parfois très jeunes. Elles n’ont pas le droit à l’erreur, elles doivent réussir, apporter des résultats sous peine d’être mises sur la touche. Mais lorsqu’on a 15 ans, on n’aspire pas forcément à être une bête de compétition. On veut s’amuser, rire, flirter, vivre tout simplement. C’est le souhait de Sarah qui, au fond, en a assez de se comporter comme une fille sage qui ne se soumet pas. A l’heure de Snapchat et des réseaux sociaux, elle voudrait simplement être Sarah, ce qui n’est pas du tout du goût des adultes et de sa mère en particulier.

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Kiss and Cry raconte l’histoire d’une ado qui se trouve à la croisée des chemins et qui doit faire un choix. Continuer à se sacrifier ou bien tout lâcher pour enfin exister ? Un choix cornélien mais qui permettra de grandir et d’assumer. Le passage de l’enfance à l’adolescence et par extension à l’âge adulte, c’est aussi ça : des décisions et des renoncements. Reste à savoir lequel est le bon et ça on ne peut le savoir avec certitude.

Kiss and Cry

Un film de : Lila Pinell et Chloé Mahieu

Pays : France

Avec : Sarah Bramms, Dinara Droukarova, Xavier Dias, Carla-Marie Santerre, Aurélie Faula…

Genre : Romance, Drame

Durée : 1h18

Sortie : le 20 septembre

Note : 14/20

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