UGC fait sa rentrée avec sa traditionnelle Semaine de la Comédie. Outre une grande sélection de films anciens ou sortis dans l’année, le distributeur propose également chaque soir des avant-premières exceptionnelles, l’occasion pour moi de vous faire un topo, comme d’habitude.
Récit de la septième (et dernière) soirée avec l’AVP des Grands Esprits d’Olivier Ayache-Vidal avec Denis Podalydès et Abdoulaye Diallo. Sortie : le 13 septembre
Dans la vie, plusieurs univers coexistent. Parfois, ils vivent l’un à côté de l’autre et ne se côtoient pratiquement pas. Mais lorsque le destin les force à se rencontrer, cela ne peut qu’être explosif dans le bon comme le mauvais sens du terme.
C’est ce qui arrive précisément à François Foucault. Professeur au très prestigieux lycée Henri IV à Paris, il part du constat que si les élèves de banlieue réussissent moins, c’est parce qu’on nomme de jeunes enseignants et non des expérimentés. Pour améliorer la situation, il faudrait, en toute logique, encourager cette seconde catégorie. Une proposition qui n’est pas passée inaperçue par le Ministère de l’Education nationale qui propose à François d’enseigner pour un an dans collègue classé en Réseau d’Education Prioritaire + (REP +). Contre sa volonté, le voici au Collège Barbara, à Stains en Seine-Saint-Denis. Il redoute le pire. Il ne sera pas déçu, du moins au départ.
Sortir de sa zone de confort même lorsqu’on ne le souhaitait pas. C’est ce qui arrive à notre cher professeur qui se retrouve confronté à un public bien différent du sien. Fini, les élèves blancs, issus des classes moyennes voire aisées, et sans histoire du centre de Paris, bonjour les élèves issus de l’immigration, d’un milieu populaire vivant dans ce qu’on appelle pudiquement une banlieue sensible. Autant dire que la mission s’annonce corsée pour ce prof agrégé, philosophe de son état. Il devra faire d’imagination, mais également faire tomber ses propres préjugés pour donner à ses élèves le goût d’apprendre, d’être curieux et surtout d’avoir confiance en eux.
Seydou symbolise bel et bien ses élèves en apparence turbulents, voire insolents. Il semble filer un mauvais coton mais en réalité, c’est loin d’être un nul, contrairement à ce qu’il pense. Il a besoin d’une personne qui lui démontre le contraire et l’arrivée de François sera, en quelque sorte, déterminante pour lui comme pour ses camarades.
Les Grands Esprits, c’est la rencontre de deux mondes complètement différents mais qui comprennent bien assez vite qu’ils se rejoignent sur plusieurs points et valeurs. François a besoin de Seydou et inversement et l’expérience du premier est un outil essentiel pour tirer ses élèves vers le haut. Si la sévérité est parfois de mise, le film rappelle que la condesandance, voire la démission des profs ne peut être que désastreuse à terme. François le comprend bien assez vite et décide de configurer le sort qui semble réservé à ses nouveaux élèves, même s’il ne dispose pas de solution miracle.
Loin d’être un film « tout le monde, tout le monde il est gentil », le premier long d’Olivier Ayache-Vidal se veut optimiste et montrer qu’à partir du moment où quelqu’un s’intéresse à vous et veut vous porter sous ses ailes, tout est permis. Une vision positive qui redonnera peut-être du baume au cœur à certains de mes amis profs ! 😉
Les Grands Esprits
Un film de : Olivier Ayache-Vidal
Pays : France
Avec : Denis Podalydès, Léa Drucker, Zineb Triki, Abdoulaye Diallo, Tabono Tandia…
Genre : Comédie
Durée : 1h46
Sortie : le 13 septembre
Note : 16/20