Les premiers films d’auteur ont quelque chose de particulier aussi bien dans le scénario que dans la façon où ils sont tournés. C’est parfois un peu compliqué à comprendre mais parfois on tombe sur de bonnes surprises, comme Ava par exemple.
Ava, c’est l’histoire de cette ado de 13 ans qui passe ses vacances sur la côte Atlantique avec sa mère et sa jeune sœur. Une fille plutôt sans histoires bien qu’insolente et froide avec sa mère. Mais ce moment de détente est perturbé lorsqu’elle apprend que sa vue, déjà mal en point, se dégrade davantage. La jeune femme le sait, elle va progressivement devenir aveugle. Si sa mère décide de faire comment si de rien n’était, Ava affronte la nouvelle à sa manière. Un soir, elle vole un chien qui appartient à un jeune homme en fuite, qu’elle retrouve quelques jours plus tard. Très vite, elle est attirée par lui.
Premier film de Léa Mysius, Ava se distingue par son rythme plutôt lent mais agréable. Pas de fond musical, ni d’éléments superflus, l’histoire se concentre sur l’essentiel, le parcours d’une jeune fille de 13 ans qui entre dans une période importante de son existence. Mais comment éclore face à une mère qui prend de l’espace et qui se comporte plutôt comme une copine ? C’est sans doute pour cela qu’Ava se montre souvent vache, voire odieuse avec elle. Ava se montre volontairement méchante, car persuadée qu’elle l’est de nature, mais cette attitude est une protection, dans un contexte où elle doit apprendre à vivre avec la cécité. Dans le même temps, sa rencontre avec Juan marque une étape tout aussi primordiale : Ava le sent, elle devient une femme et doit gérer ses émotions, ses émois et ses désirs, même si cela implique souvent de jouer les équilibristes.
Premier film de Léa Mysius donc, c’est aussi le premier rôle de Noée Abita. A tout juste dix-huit ans, elle détonne dans l’interprétation d’Ava, cette ado fragile mais en tête d’émancipation. Son ticket pour la liberté passe par son attirance pour Juan, ce garçon mystérieux, membre des gens du voyage, un peu bad boy. Elle passe aussi par un affrontement avec sa mère incarnée par une Laure Calamy, touchante qui ne sait pas vraiment s’y prendre avec une fille qu’elle ne comprend pas. Face à la cécité qui arrive, Ava veut grandir et vivre sa vie, même s’il y a un prix à payer.
Présenté lors de la Semaine de la Critique du dernier Festival de Cannes, Ava est une belle histoire, celle d’un petit bout de femme, à l’entrée de l’adolescence, insolente et qui veut vivre sa vie plutôt que de la subir. Résultat, on tombe assez facilement sous le charme.
Ava
Un film de : Léa Mysius
Pays : France
Avec : Noée Abita, Laure Calamy, Juan Cano, Tamara Cano, Daouda Diakhate…
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h45
Sortie : le 21 juin
Note : 16/20