Cessez-le-feu : gueules cassées

092546Les films de guerre sont un classique du cinéma hexagonal comme étranger. L’histoire souvent hors du commun du personnage principal, l’ambiance parfois anxiogène tout comme le contexte mais aussi le message que souhaite envoyer le réalisateur, bien plus souvent dénonciateur.

Mais il y a aussi des récits un peu plus personnels et forts, qui reviennent sur un moment méconnu d’un conflit et qui rend hommage à celles et ceux qui l’ont vécu, à l’instar de Georges Laffont. Nous sommes en 1923 et haut-gardé de l’armée française se trouve en Haute-Volta (l’actuel Burkina Faso). Il y mène une vie solitaire et aventurière, loin de la France et surtout d’une Grande Guerre qui le hante. Suite à un drame, il fait son retour et retrouve sa mère ainsi que son frère, Marcel. Ce dernier est revenu du conflit traumatisé, sourd et incapable de s’exprimer. Pour communiquer, Hélène, une infirmière, lui enseigne la langue des signes, ce qui lui permet de reprendre progressivement goût à la vie.

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Premier conflit moderne de part son ampleur et ses conséquences, la Grande Guerre a laissé un nombre incalculable de soldats sur le carreau et si certains ont pu échapper à la mort, ils n’en sont pas sortis indemnes, loin de là ! Polytraumatisés par des conditions de vie et de combat extrêmes, ces anciens combattants tentent littéralement de survivre pour échapper à un moment de leur vie qui ne cesse de les hanter. Chacun sa « méthode » pour y parvenir : Georges préférera la fuite en avant là où son frère se murera dans le silence. Si cela permet à l’un et l’autre de se protéger, ils ne savent que trop bien que cela ne peut durer éternellement et qu’il faudra bien y faire face. Georges et Marcel l’apprendront à leurs dépens surtout au contact d’Hélène, elle aussi rattrapée par le conflit.

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Film dramatique sans prétention, Cessez le feu rend hommage à ces hommes qui ont du affronter, le plus souvent seul, l’après-guerre et qui souvent ont été livrés à eux-mêmes, faute de suivi. Malgré un rythme assez lent, l’histoire se défend plutôt bien et les acteurs dégagent une émotion particulière, montrant assez nettement le désarroi des personnages qu’ils incarnent, en particulier Romain Duris mais également Grégory Gadebois. Céline Salette, bien qu’en retrait (logique, pour un rôle de soutien), joue avec justesse Hélène, cette infirmière qui enseigne le langage des signes et qui donne d’une certaine manière espoir aux deux frères, du moins leur permet de mieux affronter leur torpeur.

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Une histoire à découvrir, en honneur à nos poilus, ces héros ordinaires.

Cessez le feu

Un film de : Emmanuel Courcol

Pays : France

Avec : Romain Duris, Céline Sallette, Grégory Gadebois, Julie-Marie Parmentier, Maryvonne Schiltz…

Genre : Drame

Durée : 1h44

Sortie : le 19 avril

Note : 13/20

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