Je suis en amour pour le Québec. Quand je m’y rends, je me sens comme un poisson dans l’eau dans cette province canadienne, particulière et hors du commun. A force, j’ai l’impression de me sentir comme chez moi. Aussi, lorsque sort un film québécois en France, j’accours. L’occasion est belle, le cinéma québécois est riche, il a ses stars, son public mais reste encore méconnu chez nous, à l’instar de ses acteurs qui, sauf à aller à l’étranger pour mieux percer (exemple : Sophie Nélisse aux Etats-Unis, Suzanne Clément ici), restent peu identifiés. Comme Gilles Renaud que j’ai découvert il y a quelques années dans les séries René Levesque et Mirador, toutes deux inédites dans l’Hexagone.
Aussi, quel ne fut pas mon plaisir de le voir présenter, fin mars, à l’UGC Ciné Cité Les Halles, Les Mauvaises herbes. L’histoire raconte les mésaventures de Jacques, un comédien de théâtre, contraint de quitter Montréal, où il est poursuivi par des malfrats en raison d’une grosse dette de jeu. Direction le Grand Nord et sa température qui atteint très facilement les -30. Il tombe par hasard sur Simon, un homme solitaire. Cet ermite accueille le fugitif pour la nuit. Mais ce geste est loin d’être innocent. En échange de son hospitalité, et au courant de ses déboires, Simon « invite » Jacques à s’occuper à ses côtés d’une culture un peu spéciale et surtout illégale : sa production de cannabis.
Avec un tel synopsis, vous vous dites qu’on ne risque pas d’aller loin dans cette comédie. Hé ben, détrompez-vous ! Derrière sa simplicité, le film de Louis Bélanger oscille dans entre absurde et humour assez caustique. Jacques, notre comédien montréalais, se trouve embarqué dans une nouvelle galère et sait qu’il a plutôt intérêt à coopérer avec un homme irascible et peu accommodant. Il faut dire qu’il est comme cela Simon ! Un homme qui a du mal à aimer ou à montrer le moindre geste de sympathie ou d’affection. Cet ermite a coupé, au sens propre comme figuré, les ponts avec tout le monde y compris son propre fils dont il n’a plus de nouvelles depuis des années. Mais pour renouer, il compte bien mener à terme sa production illégale de cannabis, afin de lui transmettre un cadeau bien plus estimable.
Le tout sous le regard de Jacques, d’abord victime malgré lui puis compréhensif. La cohabitation entre les deux hommes, aux caractères bien trempés, ne sera pas facile même si elle sera atténuée par « l’arrivée » de Franscesca, employée d’Hydro-Québec (l’équivalent d’EDF) qui, venue pour relever les compteurs, se retrouvera elle-aussi, et contre sa volonté, embarquée dans cette histoire.
Entre instants mélancoliques et dialogues caustiques, Les Mauvaises herbes est un film qui se défend très bien, promettant au spectateur de bonnes tranches de rire, avec ou sans sous-titres ! 😉
Les Mauvaises herbes
Un film de : Louis Bélanger
Pays : Canada
Avec : Alexis Martin, Gilles Renaud, Emmanuelle Lussier-Martinez, Luc Picard, Myriam Côté…
Genre : Comédie
Durée : 1h47
Sortie : le 5 avril
Note : 15/20