De l’ambiance, de l’élégance, de la joie, des larmes, de l’émotion… bref, tout était présent lors de la 42ème édition des César, la grand-messe du cinéma français à laquelle ont assisté Audrey Azoulay, Ministre de la Culture et de la Communication, Bruno Le Roux, Ministre de l’Intérieur et George Clooney, qui a reçu un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.
Une cérémonie chapeautée par un Jérôme Commandeur plutôt convaincant, à défaut d’être transcendant. Il faut dire qu’animer une soirée tout aussi attendue mais également convenue comme les César, c’est un exercice pas toujours simple. Trois heures qu’il faut meubler et surtout rendre utiles pour que le spectateur que nous sommes ne pense tout simplement pas à zapper. L’humoriste aura, à mon sens, réussi à rendre la soirée intéressante en étant dans son rôle tout en évitant d’en faire trop. Et si, on est encore loin de l’ambiance façon « Oscars », le temps où on s’ennuyait sec (pour rester poli) durant les remises de prix semble (pour le moment) révolu.
Côté palmarès, j’ai été dans l’ensemble plutôt satisfait du vote de l’Académie, même si certains auraient du être récompensés pour leur travail. Je pense notamment à Noémie Merlant, nominée pour le César du Meilleur espoir féminin dans le rôle qu’elle tient dans Le Ciel attendra, de Marie-Castille Mention-Schaar. C’est finalement Oulaya Amamra qui fut primée pour son rôle fort et remarquable dans Divines, réalisé par sa sœur Houda Benyamina. Un César fortement mérité pour une jeune pousse, visiblement très émue.
Divines fut d’ailleurs la grande gagnante de la soirée avec deux autres César dont un pour la meilleure actrice de second rôle, décerné à Déborah Lukumuena. Ce prix m’a fait particulièrement plaisir, pas seulement parce qu’elle est originaire de Seine-Saint-Denis (elle est d’Epinay-sur-Seine) mais pour sa simplicité et son humilité présents lors de son discours de remerciements. Parmi les bonnes surprises de la soirée, mon très cher Xavier Dolan dont le film Juste la fin du monde a été primé à trois reprises. Si ce n’est pas le meilleur des long-métrages qu’il a réalisé jusqu’ici (bien au contraire !), je n’en reste pas moins très satisfait ! Le cinéaste canadien est décidément quelqu’un de talentueux et dont j’aime particulièrement le travail.
La soirée a eu également son lot de récompenses attendues comme le César de la meilleure actrice remis à Isabelle Huppert pour son interprétation dans Elle du néerlandais Paul Verhoeven, également primé comme meilleur film. De bons augures pour la cérémonie des Oscars de ce dimanche. Ken Loach, pour sa part, a reçu le César du meilleur film étranger pour Moi, Daniel Blake, un film qui me marque encore, tant il est clairement engagé. A propos d’engagement, notons le coup de gueule clairement assumé de François Ruffin, récompensé pour son documentaire satirique Merci Patron ! François Cluzet m’a agréablement surpris lorsqu’au moment où il est venu remettre le César de la meilleure adaptation, il a indirectement fait référence à l’affaire Théo. Autre belle surprise aussi, la standing-ovation faite à Jean-Paul Belmondo. Malgré le temps qui passe et la fatigue qui se lit aisément sur son visage, il reste pour moi « Bébel », cet acteur que j’admirais quand j’étais gamin pour ses cascades d’anthologie.
En revanche, si j’ai apprécié que James Thiérré reçoive le César du meilleur second rôle masculin, je n’ai toujours pas compris pourquoi Gaspard Ulliel a été primé meilleur acteur tant sa prestation dans Juste la fin du monde fut loin d’être convaincante ! Hormis cette faute de goût, la cérémonie a un palmarès intéressant et a tenu ses promesses. Bref, j’ai regardé les César et j’attends déjà, l’édition 2018.