American Pastoral : pour l’amour de sa fille, malgré tout ?

127856Lorsqu’on est parent (ou s’apprête à le devenir), on aspire naturellement au meilleur pour sa progéniture. On lui souhaite le meilleur et on travaille dur pour y arriver. Jusqu’au jour où tout bascule.

Nous sommes dans les années 1960. Seymour Levov est un riche industriel new-yorkais. Il a repris l’entreprise de gants de son père et mène une existence paisible avec sa femme, une ancienne reine de beauté et sa fille, Meredith, dite Meddy. C’est sa plus grande fierté et c’est une fille curieuse, ouverte sur le monde malgré son bégayement sévère. Elle est très attachée à son père au point d’être inconsciemment jalouse de sa mère. Tout se déroule pour le mieux jusqu’au jour où, révoltée par la guerre du Vietnam et l’effort de guerre des Etats-Unis, Meddy se révolte puis se radicalise au grand dam de ses parents. Elle s’engage de plus en plus dans le mouvement pacifiste au point de quitter le domicile familial. Un jour, un bureau de poste explose faisant un mort. Les soupçons se tournent vers l’adolescente. Convaincu de l’innocence de sa fille, Seymour tente désespérément de la retrouver.

Premier film d’Ewan McGregor en tant que réalisateur, American Pastoral revient sur une période assez trouble de l’Amérique, celle des années 1960 marquée à la fois la lutte des Noirs pour les choix civiques et la contestation de la guerre au Vietnam. C’est dans ce contexte que va évoluer Meddy, une fille rapidement politisée qui n’hésitera pas entrer en conflit ouvert avec ses parents pour dénoncer une classe sociale dont elle est pourtant issue. Cette grille de lecture ne suffit cependant pas pour résumer un film un peu complexe. La relation entre Seymour et Meddy est assez trouble, pour ne pas dire ambiguë. Attention, aucune référence à l’inceste mais plutôt un complexe d’Œdipe qui n’a pas été accompli par la jeune fille, très proche de son père. Pour s’en convaincre, deux scènes particulièrement importantes où le spectateur se retrouve quelque peu mal à l’aise. Rien d’explicite au niveau des gestes (quoique), tout est dans le regard et la parole, résumant assez bien les rapports entre le père et la fille, excluant de facto la mère.

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Cette relation est capitale pour comprendre l’esprit du film, celui d’un père qui voit sa fille s’enfermer tout en maintenant son emprise sur lui. Là où sa mère souhaite tourner la page et semble résolue à faire une croix sur elle, Seymour ne lâche rien et fera tout pour la retrouver, moins pour la ramener à la raison mais avant tout pour comprendre. Comprendre pourquoi celle qui était la prunelle de ses yeux s’est transformée du jour au lendemain.

Film correct pour durée qui l’est tout autant, American Pastoral mérite une certaine attention tant qu’il n’est pas toujours évident de suivre. Pour le reste, il est plutôt convaincant

American Pastoral

Un film de : Ewan McGregor

Pays : Etats-Unis

Avec : Ewan McGregor, Jennifer Connelly, Dakota Fanning, David Strathairn, Uzo Aduba…

Genre : drame, historique

Durée : 1h48

Sortie : le 28 décembre

Note : 13/20

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