Il y a des films comme ça qui vous marquent. Plusieurs raisons à cela : la musique, l’histoire, les personnages, une certaine émotion… parfois le tout en même temps.
Le Huitième Jour fait incontestablement partie de ma petite sélection. Un synopsis pourtant simple mais ô combien profond et sincère : Jaco Van Dormael, le réalisateur, raconte l’histoire d’Harry, haut-cadre dans une banque à Bruxelles. Très pris par son travail, il en oublie ses filles et sa femme qui a fini par la quitter. Derrière le bonheur et la réussite apparents, Harry se sent seul. Dans le même temps, George, un homme d’une vingtaine d’années, atteint de trisomie 21, mène sa vie avec insouciance et vit dans l’instant présent. Un jour, il quitte sans prévenir le centre spécialisé où il demeure depuis le décès de sa mère. Une nuit, alors qu’Harry s’en dort en conduisant, il percute le chien de George, point de départ d’une rencontre très improbable et début d’une amitié forte.
Pourquoi je peux voir ce film sans jamais me lasser :
Comme je le dis assez souvent pour ceux qui suivent régulièrement mon blog, le cinéma belge dégage quelque chose de spécial où on traite avec brio de sujets assez sensibles pour ne pas dire tabous. Lorsque j’ai découvert le Huitième Jour, je devais avoir 14 ou 15 ans, je ne sais plus exactement quand j’ai vu pour la première fois. Mais un personnage m’a attiré l’attention, celui de George incarné par un bouleversant et touchant Pascal Duquenne. L’acteur, trisomique, joue avec sincérité, forte et émotion son personnage, ce qui le rend authentique et fort. J’avais notamment été impressionné par une de ses scènes vers la fin du film lorsqu’il danse sur la fameuse chanson de Genesis (le groupe de Phil Collins), Jesus he knows me. Je ne me lasse jamais de voir l’acteur belge danser sur cette chanson, au point où on a l’impression qu’il est en totale synchronisation avec le rythme.
Le Huitième Jour parle d’un sujet difficile, le handicap et notre rapport à ce dernier. Harry, incarné par Daniel Auteuil, symbolise bien les craintes et les aprioris de la société, de notre société par rapport à des gens qui sont différents de nous, qui vivent dans l’immédiateté et n’ont pas le recul pour gérer leurs émotions. Les trisomiques ont des rêves, des ressentis et Harry devra les apprivoiser pour mieux connaître et accepter George, réussissant là où la sœur de ce dernier a totalement échoué. La trisomie pose également d’autres questions encore plus taboues comme la sexualité par exemple. Un peu osé pour l’époque mais rappelle que derrière la maladie, se cache des êtres humains avec des désirs.
Le Huitième jour n’a, pas pris une ride malgré ses vingt ans et le film fut bien récompensé. Lors du festival de Cannes 1996, Pascal Duquenne et Daniel Auteuil ont obtenu ex-aequo le prix d’interprétation masculine à cette occasion. Une distinction logique pour un duo inédit et très fort qui donne au film de Jaco Van Dormael, une saveur que je retrouve à chaque fois que je revois cette fabuleuse histoire. De l’émotion, une histoire touchante où se mêlent rire et larmes… Sans doute l’un des meilleurs films de Daniel Auteuil qui a démontré qu’il pouvait être un acteur complet.
Le Huitième Jour
Un film de : Jaco Van Dormael
Pays : Belgique
Avec : Daniel Auteuil, Pascal Duquenne, Miou-Miou, Henri Garcin, Isabelle Sadoyan…
Genre : comédie dramatique
Durée : 1 heure 58
Sortie : le 22 mai 1996
Pour voir la bande annonce du film, cliquez sur l’image ci-dessous :