Quand on est amoureux (du moins quand quelqu’un nous plait vraiment) on est prêt à plus ou moins n’importe quoi pour conquérir l’élu(e) de son cœur. Parfois, il nous arrive de mentir aussi, sauf que souvent on ne sent pas tout de suite compte des conséquences de ses actes.
Samir vit à Montreuil et tombe sur Agathe, dont il tombe raide dingue. D’un naturel réservé, il ne sait pas trop comment l’aborder. La solution se trouve peut-être à la piscine Maurice Thorez où la jeune femme officie en tant que maitre nageur. Le jeune homme décide de s’y rendre et s’inscrit pour des cours de nage. Au bout de quelques séances, nos deux protagonistes se rapprochent jusqu’au jour où Agathe découvre que Samir est en réalité un excellent nageur. Furieuse, notre jeune femme coupe les ponts avec lui et part illico pour l’Islande remplacer au pied levé un collègue pour un congrès. Il n’en faut pas plus pour Samir pour prendre l’avion direction Reykjavik et tenter de reconquérir sa belle… jusqu’au choc.
L’effet papillon : petite cause, grande conséquence. Non je ne fais pas référence à la célèbre chanson de Bénabar mais oui cela nous est tous arrivé cette situation qu’on croyait maitriser et qui nous échappe progressivement, surtout en amour. Samir n’a pas un physique de rêve, il est plutôt gringalet, pas tellement avenant et par dessus tout timide. Dans ces conditions, séduire Agathe relève soit de l’inconscient, soit du stratagème.
Car il en faut du stratagème pour faire croire à une femme qu’on ne sait pas nager juste pour la séduire et espérer la conquérir. Il faut aussi pas mal de quiproquo et situations loufoques pour notre héros qui de simple gars vivant dans sa banlieue, se retrouve congressiste improvisé promoteur de la paix entre Israël et la Palestine sous l’œil médusé d’Agathe qui n’a pas l’intention de lui pardonner son mensonge.
L’effet aquatique est un film assez outsider mais qui fait du bien en ce début d’été pluvieux. Une histoire à laquelle tout le monde peut s’identifier. Comme je l’ai écrit plus tôt, cela nous est tous arrivé de s’arranger avec la réalité pour séduire quelqu’un, ne serait-ce que pour palier un manque de confiance en soi. Résultat, on rigole de cette situation assez ubuesque où nos deux personnages devront mettre de l’eau dans leur vin pour finalement mieux se connaître.
Un film qui a une saveur assez spéciale car il s’agit du dernier film de Solveig Anspach à titre posthume. La réalisatrice américano-islandaise et montreuilloise d’adoption est en effet décédée des suites d’une récidive de cancer il y a près d’un an. Je ne connais pas trop son nom et son univers mais c’est elle qui avait réalisé Lulu femme nue avec une impressionnante Karin Viard et un attachant Bouli Lanners. Un autre de ses films qui valent le détour, histoire de mieux connaître une femme et son univers à la fois très nordique et très montreuillois.
L’effet aquatique
Un film de : Solveig Anspach
Pays : France
Avec : Florence Loiret-Caillé, Samir Guesmi, Didda Jonsdottir, Philippe Rebbot, Esteban
Genre : comédie dramatique
Durée : 1h23
Sortie : le 29 juin
Note : 14/20