Cette année, le cru Woody Allen est arrivé plus tôt que prévu. Mais il est bien placé, s’offrant le luxe (mais lourde responsabilité) d’ouvrir le Festival de Cannes, 69ème édition. Woody est arrivée sur la Croisette et a monté les marches avec une partie de ses acteurs. Il présente son film hors compétition, un peu dommage, mais bon, il n’en a pas tellement besoin, tant il est bon ! 😉
Après Paris, Barcelone, San Francisco, la Côte d’Azur et la Nouvelle-Angleterre, Woody a posé son regard à la fois sur la Côte Ouest et la Côte Est pour nous raconter les aventures de Bobby. Il a une vingtaine d’années, plutôt timide et assez naïf. Il décide de quitter sa New-York natale et un environnement familial étouffant pour débarquer à Hollywood. Pistonné par son oncle, riche agent de stars, il découvre la vie californienne et le monde bouillonnant et passionnant du cinéma hollywoodien. Bobby s’y plait et prend de l’assurance. Il tombe même amoureux de Veronica alias Vonnie. Le début d’une nouvelle aventure.
Premier film de Woody Allen tourné en numérique, Café Sociéty raconte une nostalgie, celles des années 1930 avec l’expansion du cinéma hollywoodien et ses stars toutes aussi glamours les unes que les autres. Certes, il ne faut pas être naïf, derrière le strass, se montre beaucoup de « m’as-tu vu ? », d’apparat, de faux-semblant. Booby, le New-Yorkais, enfant de la rue, va découvrir ce monde où on joue la comédie en permanence mais où tout le monde s’en accommode du moment qu’on existe en société, qu’on fait partie de la haute. Booby, bien qu’il en a cure, évoluera un peu malgré dans cette ambiance d’apparat, ce qui se démontera très facilement dans la seconde partie du film. Mais cette évolution marque une volonté même inconsciente, celle d’évoluer, de faire partie de l’élite, d’être bien vu. Tout comme le souhaite Vonnie qui bien qu’entretenant une relation, ne tombera pas insensible au charme parfois gauche de Bobby, sans se douter des conséquences un peu inattendues.
Une nostalgie qui se filme sous fond de jazz des années 1930 et avec une Californie pimpante. New-York n’est pas oubliée, la période gangster et voyous assez classes faisant paradoxalement rêver. Une Big Apple fidèle à sa réputation de cité du crime mais qui curieusement attire. Les gangsters sont des stars qui eux aussi rêvent de briller en société, à l’instar du grand frère de Bobby.
Résultat entre Hollywood et New-York décide de ne pas choisir et exprime une nostalgie bienveillante sur un certain âge d’or, une sorte d’insouciance avec le paraître en prime. Le tout saupoudré d’humour un peu potache mais subtil comme Woody sait le faire. Café Society tient la route, grâce à un bon casting mené par Kristen Stewart, Jesse Einsenberg et Steve Carell qui forment un trio pour le moins intéressant.
On attend avec impatience, le cru 2017 !
Café Society
Un film de : Woody Allen
Pays : Etats-Unis
Avec : Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Steve Carell, Blake Lively, Parker Posey…
Genre : comédie dramatique
Durée : 1h37
Sortie : le 11 mai
Note : 14/20