Lorsque j’ai découvert la bande annonce des Visiteurs 3, j’ai eu peur, je vous le dis tout net. Un sentiment de déjà-vu, déjà-entend, les scènes censées nous convaincre d’aller voir le film de toute urgence ne m’avaient absolument pas fait rire, bref, ça sentait plutôt mauvais.
Mais je me dis tel Jean-Claude Guss : « sur un malentendu, ça peut marcher ». Sauf que le malentendu ne s’est jamais produit.
Les Visiteurs, la Révolution reprennent là le précédent opus – Les Couloirs du temps – se sont arrêtés. Nous sommes en 1793, en pleine Terreur. Robespierre et le Comité de Salut Public font régner l’ordre d’une main de fer, obligeant les nobles à raser les murs sous peine d’être dénoncés, voire exécutés. Bloqués dans les Couloirs du Temps et usés par leurs périples précédents, Godefroy de Montmirail et Jacqouille la Fripouille se retrouvent en plein bouleversement de l’Histoire alors que dans le même temps de grands dangers rôdent autour de la descendance du premier. Montmirail doit intervenir tout en s’assurant de trouver un moyen pour rentrer en 1123.
Fidèle à la phrase culte de Jean-Claude Duss, je m’étais dit, après avoir vu une bande annonce navrante, « qui sait, sur un malentendu ça peut marcher ! ». Inutile de faire dans le suspense, non seulement le malentendu n’est pas arrivé mais en plus je me suis ennuyé (pour rester poli) comme un rat mort du début à la fin. Le troisième opus des Visiteurs cumule tous les défauts : son sujet, son intrigue et surtout ses acteurs principaux, comme s’il suffisait de se contenter d’une formule et d’une équipe qui gagne (enfin gagnait plutôt). Si les Visiteurs et de manière relative, les Visiteurs 2 nous avaient fait rire de par leur originalité, La Révolution nous navre purement et simplement, oubliant au passage que l’humour a aussi évolué en 20 ans et que les blagues pipi-caca et salaces du duo Clavier – Reno, c’est tout simplement old-fashionned (démodé, si vous préférez)
Alors, on aurait pensé que la « nouvelle » génération emmenée par Franck Dubosc, Sylvie Testud, Karin Viard et compagnie allaient sauver la mise et rendre le film au moins potable à défaut d’être drôle. Mais, là aussi on sent que nos chers acteurs sont un peu en souffrance et doivent lutter d’imagination pour nous décrocher un sourire. Ary Abitan fait du Ary Abitan (ce qui est agaçant en soi) et Alex Lutz est transparent, seule Karin Viard semble crédible dans son rôle de noble qui ne veut que rien ne change malgré la Terreur.
Tout comme le film d’ailleurs, le duo Clavier – Reno symbolisant une trilogie qui vieillit mal et surtout ne propose rien. Les blagues (enfin, appelons-les ainsi, si vous avez vraiment trouvé une situation comique, faites-moi signe !) s’enchainent et le film poursuit tranquillement son naufrage jusqu’à son dénouement qu’on pourrait allégrement qualifier de « WTF ».
WTF, c’est effectivement l’expression qui convient pour un film qui était attendu avec circonspection et dont la promo fut éclipsée par la polémique autour de l’oubli dont fut victime Pascal Nzonzi sur l’affiche principale du film. Sans dévoiler la fin (pour les courageux qui se décideraient d’aller le voir), celle-ci ne se distingue pas des précédents opus, ce qui laisse imaginer qu’une suite est possible.
On a juste envie de dire à Jean-Marie Poiré et Christian Clavier « Merci pour ce moment, mais ça ira ! Et surtout, pas de suite ! »
Les Visiteurs : la Révolution
Un film de : Jean-Marie Poiré
Pays : France
Avec : Christian Clavier, Jean Reno, Franck Dubosc, Karin Viard, Stéphanie Crayencour, Alex Lutz, Ary Abittan, Marie-Anne Chazel, Sylvie Testud, Pascal Nzonzi
Genre : comédie
Durée : 1h50
Sortie : le 6 avril
Note : 5/20