Il y a des films simples avec une histoire simple et un scénario simple qui font le buzz, surtout en ces temps un peu compliqués. Un film qui sort sans prétention, à la fois drôle et touchant. Un film qui rend hommage à un classique tout en se voulant actuel et surtout sincère.
C’est comme cela qu’il faudrait résumer La Vache, second film de Mohamed Hamidi après le bon Né quelque part sorti en juin 2013. Fatah, modeste paysan, n’a jamais quitté la campagne algérienne et s’occupe avec amour de sa vache, Jacqueline. Il rêve néanmoins de participer au Salon international de l’Agriculture à Paris en compagnie de sa bovine. Un jour, il reçoit une lettre qui va tout changer : il est officiellement invité à Paris pour concourir avec sa vache. Lui qui n’a connu que l’Algérie va, débarquer en France pour la première fois et faire le trajet de Marseille à Paris… à pied en compagnie de Jacqueline, qui plus est ! Rencontres improbables et instants loufoques, Fatah n’est pas prêt d’oublier ce road trip un peu particulier.
« Ils vont vous donner le sourire ! ». Pour une fois une affiche ne ment pas, car plus qu’un simple sourire, c’est carrément des barres de rires garanties que nous promet Mohammed Hamidi qui réunit pour la seconde fois Jamel Debbouze et Fastah Bouyamed. Ce dernier, qui tenait un rôle secondaire dans Né quelque part, endosse celui, principal de Fatah, simple paysan (certains diraient même simplet) mais débordant de sincérité et de bonté. Fatah, qui n’a jamais quitté l’Algérie, est très admiratif de la France au point qu’il encourage ses deux filles à parler français et écoute de la variété, lui qui est fan de la musique des années 1980. Si dans son village, on sourit (pour ne pas dire, se moque) de son amour pour Jacqueline et de sa détermination à vouloir se rendre à Paris, il fait preuve de courage, n’ayant cure des remarques.
Dans son road-trip hexagonal, il rencontre une France, celle que rêve tout étranger ou immigré : accueillante, sympathique, ouverte. Bon, c’est sans doute un peu tiré par les cheveux et fait très image d’Epinal mais cadre finalement bien avec l’esprit et le tempérament du film : on est là pour passer un bon moment avant tout et être attendri face à cette belle histoire comme on en découvre assez souvent en lisant la presse régionale ou en regardant les infos. Fatah est certes un (peu) naïf mais très attachant, lui qui voit la France comme un magnifique pays et où les comparaisons avec l’Algérie ne sont, non seulement jamais loin, mais surtout subtilement présentes et carrément drôles.
Un film qui fait un clin d’œil à La Vache et au prisonnier. Je n’ai pas eu l’occasion de voir ce film mythique avec Fernandel mais le parallèle est bien trouvé quand on voit l’amour que porte Fatah pour sa charolaise. Résultat, on passe un très bon moment où on s’attache très vite à cette vache et son paysan qui nous rappelle des fois que des histoires simples et des personnes simples suffisent pour nous redonner le sourire et nous dire que l’homme peut faire preuve de bonté et gentillesse des fois.
La Vache
Un film de : Mohammed Hamidi
Pays : France
Avec : Fatsah Bouyahmed, Lambert Wilson, Jamel Debbouze, Julia Piaton, Malik Benthala…
Genre : comédie
Durée : 1h32
Sortie : le 17 février
Note : 17/20