Le système D, on l’a tous connu on on le connaît encore. Entre les magouilles et autres combines pour s’en sortir et joindre les deux bouts, certains font preuve d’imagination et d’autres font contre mauvaise fortune, bon cœur. Jusqu’au jour, on n’est pas loin du point de rupture.
Marie et Sam ont deux enfants et vivent au dernier étage d’un bel immeuble haussmannien situé dans les beaux quartiers de Paris. Si Marie a encore la chance d’avoir un boulot, ce n’est pas le cas de Sam, cadre supérieur, qui est sans activité depuis deux ans. Il ne fait rien de ses journées, hormis de passer son temps sur Internet et dire qu’il est tout le temps sur un coup, qu’il est sur une affaire. Si Marie n’est pas loin de craquer et de se laisser séduire par un bel homme riche qui ne cesse de lui faire la cour, elle n’est pas tellement prête à quitter Sam, sans compter qu’elle doit gérer ses deux enfants dont son aînée qui s’entraine dure pour intégrer une école de musique réputée à Bordeaux. Un événement inattendu va entraîner toute la famille sur un chemin encore plus fou.
Et fou, c’est exactement le mot pour qualifier cette comédie. Pour être honnête, j’avais un peu peur de retrouver les codes et autres ficelles de la comédie familiale française, en mode « déjà-vu, déjà-entendu ». Mais, à ma grande surprise, je dois avouer que j’ai été séduite par cette comédie très impertinente et très mordante, du début jusqu’à la fin.
Mordante notamment grâce à la prestation de Sandrine Bonnaire en mère de famille débordée qui ne sait plus trop à quel saint de dévouer pour réveiller son mari et surtout lui faire entendre raison. Un mari en mode « je m’en foutisme » incarné par un Edouard Baer, fidèle à lui-même, j’ai trouvé. Le tout, sous le regard intéressé de Benjamin Biolay qui incarne le riche célibataire qui aimerait bien profiter de la situation tout en jouant les samaritains.
Résultat une bonne comédie qui s’avère également une rude mais juste satire de notre société. Déclassés et sans le sou, Marie et Sam subissent les regards suspicieux de la concierge et ceux, condescendants de leur voisine de palier, une très riche veuve qui donne des leçons de piano à leur fille et qui fait comprendre à toute la famille qu’elle est pétée de thunes.
Avec cela, pas évident de se garder le sourire et c’est tout le sens ironique du titre de ce film plutôt réussi, à ma grande surprise. Bon, ce n’est pas non plus le film de l’année mais pour celles et ceux qui sont restés comédie française comme on les connaît (avec la satire sociale en plus), Encore heureux devrait faire votre bonheur !
Encore heureux
Un film de : Benoit Graffin
Pays : France
Avec : Sandrine Kiberlain, Edouard Baer, Bulle Ogier, Benjamin Biolay…
Genre : comédie
Durée : 1h33
Sortie : le 27 janvier
Note : 13/20