Arrêtez-moi là : le jour où tout a basculé

351028Le jour où tout a basculé. Attention, je ne vais pas vous pondre un article sur cette émission (phare ?) de France 2 qui fait encore les beaux jours de la TNT. Mais, c’est ce que m’est venu à l’esprit après avoir vu Arrêtez-moi là, le nouveau film de Gilles Bannier, homme connu des plateaux cinéma bien sur mais plus télé notamment pour avoir réalisé la saison 2 d’Engrenages pour Canal Plus.

Samson Cazalet est chauffeur de taxi à Nice, et un homme sans histoires avec son chat. Il est amoureux mais tient à sa liberté et ne souhaite pas emménager avec sa copine pour le moment. Un jour, il ramène à Grasse une femme chez elle. Quelques heures après, il est accusé par la police d’avoir enlevé et séquestrée la petite fille de cette dernière. Commence pour lui, une longue descente aux enfers, Samson étant bien seul pour démontrer son innocence.

Quand la machine policière et judiciaire vous frappe, elle devient impitoyable et il est bien difficile d’y faire face. C’est en filigrane le message sans équivoque et sans ambiguïté d’une histoire qui peut nous concerner tous. En effet, on peut, du jour au lendemain, se retrouver au cœur d’une affaire judiciaire et être accusé d’un crime odieux et clamer en vain son innocence. La machine s’emballe et elle vous brise au sens propre comme figuré, les accusés puis acquittés d’Outreau en 2004 en ont fait la très amère expérience.

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Tout comme, Sanson notre personnage principal interprété par un Reda Kateb toujours aussi impressionnant. Sanson est un homme ordinaire qui voit toute son existence basculer et comme si cela ne suffisait pas, tous les éléments s’acharnent contre lui. L’enquête se mène à charge, son avocat, commis d’office, ne semble pas vraiment impliqué dans la défense de son client et il peine à démontrer son innocence et surtout à se faire entendre. Pour l’institution judiciaire et policière, Sanson est le coupable idéal, d’autant que le moindre élément de son passé peut se retourner contre lui. Mais si elle se montre sans pitié, elle montre aussi ses limites, en terme de moyens mais aussi de compassion et d’efficacité.

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Face à la justice et son côté impitoyable, le simple citoyen n’est rien, surtout s’il est vraiment et totalement innocent. Reda Kateb donne une force et une impulsion à Samson en le poussant au maximum dans ses retranchements et qui n’est jamais loin du point de rupture. Une interprétation qui rend le film particulièrement intéressant et qui, en dépit des apparences, laisse même une petite part de suspense. Un coup de théâtre qui nous montre un autre aspect de la machine judiciaire, pas plus reluisante néanmoins.

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Ayant bénéficié d’une promo discrète, Arrêtez-moi là met la justice à nu en insistant sur son côté implacable et sans pitié, surtout lorsqu’elle s’attaque à des innocents lambda. Une façon de dire que cela n’arrive pas qu’aux autres.

Arrêtez-moi là 

Un film de : Gilles Bannier

Pays : France

Avec : Reda Kateb, Léa Drucker, Gilles Cohen, Erika Sainte, Julie Piaton…

Genre : drame

Durée : 1h36

Sortie : le 6 janvier

Note : 15/20

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