C’est l’histoire d’une jeune femme qui n’a jamais douté d’elle et qui a du batailler ferme pour se hisser en haut de la société et bâtir son empire. C’est l’histoire d’une femme qui a du batailler ferme contre celles et ceux qui ne croyaient pas en elle, qui voyaient en elle une sympathique femme d’intérieur, devant s’occuper de ses enfants. C’est enfin l’histoire d’une femme qui contre vents et marrées, doit résister et casser les codes de son époque pour être enfin prise au sérieux.
Cette histoire, c’est celle de Joy, une jeune femme qui au courant des années 1970, a eu une idée, celle d’un balai qui s’essore mécaniquement, évitant ainsi pour celui qui balaie de se salir, voire se blesser. Joy, pour rendre son concept une réalité, ne lésine pas sur son temps, son énergie et sa détermination malgré l’intrusion toujours plus forte de ses proches et de sa famille excentrique. Grâce à l’émergence du télé-achat, Joy va connaître le succès mais aussi les difficultés et les trahisons.
Joy, c’est un hommage à ces femmes qui entreprennent et qui réussissent, quasiment seule contre-tous ! Et ce n’était pas gagné pour cette jeune femme qui vit dans un univers familial très étouffant avec sa mère collée devant la télé à regarder son feuilleton quotidien, son père, incapable d’avoir une relation amoureuse stable et un ex-mari, chanteur raté, qui vit sous son toit, le temps de se retourner et pour mieux se rapprocher de ses enfants, sans oublier sa demi-sœur qui gère le garage familial et qui se montre un tantinet jalouse de sa cadette et de sa réussite à venir. Joy doit gérer ce maelström assez lourd où chacun voudra jeter un coup d’œil sur le business de Joy, au point d’en revendiquer la paternité, du moins une part d’héritage.
On pourrait aisément se dire que la famille de Joy constitue un frein à la réussite et à l’épanouissement de notre héroïne. Mais en réalité, c’est un formidable accélérateur pour cette jeune femme qui est déterminée à échapper à un destin promis d’avance, celle d’une Américaine faisant un métier alimentaire pour s’occuper de ses enfants et de sa famille. Joy, c’est le pilier, la breadwinner et tout le monde se repose sur elle. Elle doit bien l’accepter ce rôle assez ingrat mais au bout du compte, il s’agit d’une véritable bénédiction dans la mesure où en tant que cheffe de famille, Joy gagne de plus en plus en autorité, en respect, et surtout de confiance en elle. Des éléments qui constitueront un moteur essentiel pour avancer et surtout s’imposer là on n’attendait pas et quand tout semble compromis.
Inspiré de faits réels, Joy nous raconte une belle histoire comme l’Amérique les adore, celle d’une personne partie de rien et qui bâtit un empire, en clair le fameux American Dream, décliné au féminin. Côté distribution, si Robert de Niro et Bradley Cooper assurent comme rôles de soutien, Jennifer Lawrence dégage une présence et une force impressionnantes à l’écran. Grâce à Joy, l’actrice américaine montre qu’elle peut tout incarner, et qu’à l’image de son personnage, reste une femme déterminée (et toujours sacrément mignonne)
Joy
Un film de : David O. Russell
Pays : Etats-Unis
Avec : Jennifer Lawrence, Dascha Polanco, Bradley Cooper, Robert De Niro, Edgar Ramirez, Isabella Rossellini…
Genre : comédie dramatique
Durée : 2h04
Sortie : le 30 décembre
Note : 15/20