A peine j’ouvre les yeux : portrait d’une Tunisienne belle et rebelle

A_peine_j_ouvre_les_yeuxLa sensualité, la beauté. C’est la première chose qu’on remarque chez Farah, lorsqu’on aperçoit l’affiche du film et qu’on la voit sur grand écran ensuite. Elle occupe l’espace, sa voix est belle, sensuelle quand elle chante la Tunisie, les joies et les peines des gens de sa génération.

Nous sommes en 2010. C’est l’été et Farah est une jeune bachelière, fraichement reçue. Sa mère aimerait bien la voir en médecine, c’est plus sur et plus prestigieux. Elle, elle se soit plutôt musicienne et d’ailleurs elle est dans un groupe de rock où elle entretient une romance avec l’un des membres du groupe. On y chante les problèmes de la jeunesse tunisienne, désabusée par le régime de Ben Ali et qui rêve de changement. Peu à peu, Farah s’affirme, se rebelle et découvre les dessous de la Tunisie et ses interdits, quitte à prendre des risques.

A peine j’ouvre les yeux se déroule quelques mois seulement avant la révolution de Jasmin que la Tunisie a connu, en janvier 2011, il y a bientôt cinq ans. Une radioscopie de la jeunesse tunisienne et en particulier de cette jeune femme de 18 ans qui veut vivre, s’amuser, profiter de la vie. Par si facile en réalité lorsqu’on vit dans un régime autoritaire où votre parole est surveillée de près et qu’on est obligé de faire attention à ses fréquentations. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’Hayet, la mère de Farah, se montre plutôt rigide et sévère avec sa fille, pour mieux la protéger. Mais Farah n’en a vraiment pas cure et veut pouvoir s’exprimer. Elle est belle, rebelle, passionnée et quoi de mieux que la musique pour exprimer sa personnalité. Quand on l’entend chanter, elle nous émeut, on est attiré par ce petit bout de femme aux longs cheveux frisés qui chante, transpire la liberté.

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Une jeune femme qui sera confrontée à la réalité de son pays et de sa société de façon plus ou moins brutale, cependant. Car si la liberté est une valeur légitime, elle se paie parfois et souvent au prix fort. Mais qu’importe ! Farah, parce qu’elle veut pouvoir vivre sa vie et exprimer ce qu’elle pense en tant que jeune sur la société et son pays, incarne une forme de résistance, et on ne demande qu’à la soutenir.

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A travers ce film, le spectateur part à la rencontre d’une jeunesse qui par certains aspects n’est pas si éloignée de la notre. Comme Farah, certains restent exaltés, rebelles, et sont désabusés par les codes et les carcans de notre société. Comme Farah, certains résistent, par forcément en chantant mais en imaginant des solutions alternatives et innovantes. Une jeunesse qui ne demande qu’à être entendue sous peine qu’elle finisse par péter un câble. C’est ce qui s’est exactement passé en janvier 2011 en Tunisie.

A peine j’ouvre les yeux

Un film de : Leyla Bouzid

Pays : France

Avec : Baya Medhaffer, Ghalia Benali, Montassar Ayari, Aymen Omrani, Lassaad Jamoussi…

Genre : drame

Durée : 1h42

Sortie : le 23 décembre

Note : 17/20

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