Le Pont des espions : Tom Hanks, négociateur malgré lui

160047C’est une histoire vraie comme on en n’a pas l’habitude de connaître et qui réunit tous les ingrédients nécessaire un (bon) film d’espionnage et d’action.

C’est l’histoire vraie de James Donovan, un avocat new-yorkais qui se retrouve un peu malgré lui acteur de la Guerre froide, en pleine montée des tensions entre les Etats-Unis et Cuba. Un jour de 1957, ses associés lui demandent d’assurer la défense de Rudolf Abel, soupçonné d’être un espion soviétique. Après s’être montré sceptique, l’avocat fiscaliste décide finalement de prendre en charge de dossier lui évitant la peine capitale. Quelques années après, les Soviétiques capturent Francis Gary Powers, un pilote de l’armée de l’air américaine convaincu d’espionnage sur le sol soviétique et condamné à dix ans de prison. En pleine paranoïa, dans la crainte d’une guerre nucléaire entre Soviétiques et Américains et pour avoir accepté de défendre un espion soviétique de manière stricte et équitable, James Donovan est rejeté par la population et l’institution judiciaire. C’est pourtant à lui qu’on fait appel pour négocier l’échange entre Abel et Powers. Un échange qui aura lieu à l’hiver 1961 à Berlin-Est.

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L’histoire assez rocambolesque d’un avocat fiscaliste expert en assurances, qui n’avait aucune expérience en pénal et qui se retrouve bien malgré lui, l’un des acteurs majeurs de la Guerre froide. Un acteur de l’ombre mais au rôle crucial. Il ne faut pas oublier que les tensions entre les Etats-Unis et l’URSS sont au zénith, chacun soupçonnant l’autre de provoquer le feu nucléaire. La paranoïa gagne l’opinion américaine et l’esprit, tout le monde pense que la guerre est proche et chacun s’y prépare. C’est dans ce contexte que Donovan doit dans un premier temps rappeler que les Etats-Unis vivent dans un état de droit et que des principes fondamentaux doivent être respectés et appliqués à chacun même pour son client, aussi espion et soviétique qu’il est. C’est ces principes qui certes le mettent au banc de la population mais qui d’une certaine manière vont lui conférer une certaine sagesse et modération, éléments cruciaux et précieux qui lui serviront par la suite lorsqu’il devra négocier l’échange d’espions avec les autorités soviétiques, à un moment où les plus radicaux des deux camps voient l’autre comme une menace imminente qu’il faut anéantir à tout prix. Face aux officiels soviétiques et même face aux officiels américains, Donovan ne transige pas surtout lorsqu’il devra faire face à une situation imprévue à Berlin-Est, une nouvelle donnée pouvant changer les conditions initiales de l’échange.

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Le Pont des Espions se concentre sur l’histoire de cet homme plutôt banal qui se retrouve artisan de paix, de façon inattendue. Malgré un rythme un peu lent – le film s’attarde un peu trop sur le cas de Rudolf Abel et sur deux trois détails à mon sens – le nouveau long-métrage de Steven Spielberg tient quand même la route et nous livre un récit singulier sur cet homme humaniste, à la tête froide, là où nombre étaient plongés dans la suspicion et la paranoïa. On ne saute pas non plus au plafond (et je pense que les non-Historiens et/ou fan de Tom Hanks passeront leur chemin) mais cela reste un bon Spielberg (même si ce n’est non plus le meilleur !)

Le Pont des Espions (Bridge of Spies)

Un film de : Steven Spielberg

Pays : Etats-Unis

Avec : Tom Hanks, Mark Rylance, Scott Shepherd, Amy Ryan…

Genre : biopic/historique

Durée : 2h22

Sortie : le 2 décembre

Note : 13/20

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