Je suis un soldat : Louise Bourgoin en survie sociale

Je_suis_un_soldatTrente ans. Un âge où on démarre (enfin) sa vie, où on devient indépendant avec des projets et des rêves à la tête. Sauf quand la crise vous rattrape et anéantit toutes vos espérances.

Sandrine est de ces gens que les difficultés de la vie l’ont obligées à quitter son domicile parisien pour trouver refuge chez sa mère à Roubaix. Au chômage, elle accepte de travailler chez son oncle qui tient un chenil, s’avérant en réalité une plaque tournante de chiens venus d’Europe orientale. Peu à peu Sandrine s’intègre et gagne le respect, l’autorité et surtout l’argent (facile) qui lui manquent pour exister et se faire une place, sous l’œil à la fois bienveillant mais également menaçant de son oncle. S’interrogeant de plus en plus sur le bien-fondé de ses actions, Sandrine prend ses distances, au point de ne plus se comporter en un bon soldat.

Un film social qui se lit et se vit comme un thriller. C’est comme cela que le nouveau long-métrage de Laurent Larivière peut se comprendre et s’analyser. Evoquant un sujet peu exploité au cinéma – à savoir le trafic illégal de chiens – il se sert en réalité de celui-ci comme toile de fond devant soutenir Sandrine, très justement joué par une Louise Bourgoin qui confirme de plus en plus et qui nous fait définitivement oublier qu’elle a été Miss météo pas si lointain. A un âge où la jeune femme devrait vivre son indépendance et construire les fondations de sa vie future, Sandrine doit tout recommencer et vit le retour chez sa mère comme une déchéance, voire une honte (notamment face à sa mère et à sa soeur à qui elle n’ose pas dire qu’elle se retrouve sans emploi et en grande précarité).

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Sous l’œil de son oncle, Henri, interprété par un Jean-Hugues Anglade, inquiétant, froid et paternaliste mais avec des valeurs, notamment celles relatives à la famille et à la solidarité. Bien sur, son aide est intéressée et sait que Sandrine, pour l’avoir aidé à se sortir de sa situation, ne pourra pas se retourner contre lui. Mais dans le même temps, il assume complément son rôle, celui de père de substitution pour toute une famille qui connaît les galères et le sentiment d’être de « petits gens ». Cela fait un peu un cliché mais le film dépeint une nouvelle fois, cette réalité sociale qui caractérise tant le Nord. Henri, face aux difficultés de sa sœur et ses deux nièces, se comporte comme un bienfaiteur sans que personne se doute de son activité, exception faite de Sandrine qui, piégée par l’argent facile et son cas de conscience, devra apprendre à s’affirmer et finalement faire acte de subordination face à ce chef de famille.

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Résultat, une Louise Bourgoin qui en jette sur l’écran surtout avec son look à la garçonne et qui arrive à sublimer son personnage, meurtri et dans l’impasse mais en même temps, combatif, question de survie oblige. Une prestance imposante qui s’équilibre néanmoins avec celle de Jean-Hugues Anglade, en chef de famille à la fois bienfaiteur et redouté.

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Je suis un soldat

Un film de : Laurent Larivière

Pays : France

Avec : Louise Bourgoin, Jean-Hugues Anglade, Laurent Capelluto…

Genre : drame

Durée : 1h37

Sortie : le 18 novembre

Note : 15/20

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