Une histoire d’amour commence le plus souvent avec un coup de foudre. Un regard et toute sa vie s’en trouve chamboulée, on a un nouveau but à atteindre, quitte à y laisser sa peau.
The Walk retrace l’aventure extraordinaire de Philippe Petit, funambule français qui, un jour de 1974, décida de faire un pari complètement fou : traverser le vide qui séparent les deux tours du World Trade Center de manière totalement illégale et sans aucune sécurité. Un pari fou dans lequel il embarquera plusieurs complices dont Annie sa compagne. Avec l’aide de Papy Rudy son mentor, il se préparera à cette incroyable performance tout en surmontant les doutes, les contretemps, les trahisons et autres obstacles pour finalement réaliser son rêve.
Le film qui se raconte sous la forme d’un récit autobiographique nous met rapidement dans l’ambiance et nous met dans l’univers de ce funambule qui ne savait pas trop quoi faire de sa vie. On le découvre dans le Paris du début des années 1970 où il doit gagner sa vie et mener sa condition modeste de saltimbanque. Si cette partie consacrée au film fut un peu longue à mon goût, elle demeure néanmoins nécessaire pour comprendre la personnalité de Philippe Petit et surtout ce qu’il l’anime, ce qui lui donne le goût de vivre. Petit n’est pas un casse-cou contrairement à ce qu’on pourrait penser mais il se voit et se vit comme un artiste qui a besoin de sublimer et qui donne une âme à des édifices qui en sont naturellement dépourvus. Déterminé et ne reculant devant rien, Philippe Petit sait que ce genre de défi constitue sa seule raison de vivre, quitte à prendre le risque d’y passer. Mais dans le même temps, il n’en a cure bien au contraire ! Traverser le vide qui sépare les Twin Towers a plus de 470 mètres du sol, c’est justement la vie, c’est un peu accomplir le rêve brisé d’Icare ou celui de Michel Ange, se rapprocher au plus proche du ciel, le toucher pratiquement.
Le film se lit avec l’état d’esprit que rien n’est impossible et se vit avec une incroyable montée d’adrénaline et de stress. Bien que l’issue de cette traversée soit connue de tous, je suis resté agrippé aux accoudoirs de mon siège, les mains moites et surtout le souffle coupé, comme si c’était moi qui marchait sur ce fil, sachant que le moindre faux pas était synonyme de mort assurée. Une sensation assez dingue qui prouve que Robert Zemeckis a su transmettre au spectateur le sentiment qui a sans doute animé Philippe Petit dans sa folle traversée.
The Walk est un film magnifique pour les yeux, en dépit d’une première partie un peu lente et trop gourmande en anecdote et personnages secondaires. Un film dont je serais tenté de déconseiller aux gens qui ne supportent pas le vertige mais dont il serait dans le même temps bien dommage qu’ils ne profitent pas du spectacle, surtout en 3D. Comme il serait dommage de ne pas profiter de la prestation de Joseph Gordon Lewitt qui incarne Philippe Petit en français (en partie, du moins) dans la version originale, excusez du peu !
Robert Zemeckis nous livre un film et une forte histoire d’amour entre un funambule et ses tours, qui a quitté sa France natale pour s’établir à New York tout de suite après sa performance mémorable. Une histoire d’amour qui s’est brutalement terminée un jour de septembre 2001. Cette histore là on la connaît !
The Walk, rêver plus haut (The Walk)
Un film de : Robert Zemeckis
Pays : Etats-Unis
Avec : Joseph Gordon Levitt, Ben Kingsley, James Badge Dale, Charlotte Le Bon, Clément Sibony…
Genre : aventure
Durée : 2h03
Sortie : le 28 octobre
Note : 15/20