J’affectionne tout particulièrement le cinéma belge, qu’il soit francophone comme néerlandophone. Il a quelque chose de spécial, difficile à expliquer mais qui le rend unique, qu’on ait affaire à une comédie ou à un drame.
Je suis mort mais j’ai des amis ne déroge pas à la règle et contrairement à ce que pourrait laisser présager le titre, nous sommes bien en face à une comédie teintée d’humour absurde et (un peu) noire, bref typiquement belge.
C’est l’histoire d’un groupe de rockers se produisant à Bruxelles et qui doivent faire leur tournée californienne prochainement. La mort de Jipé, le chanteur du groupe, contrarie les projets de notre bande. Malgré tout, sous l’impulsion de Yann le guitariste, cette dernière décide de maintenir leurs concrets, la meilleure façon de rendre hommage à leur leader… jusqu’à cette rencontre avec un militaire de l’OTAN qui se présente comme le compagnon de Jipé. Et ce n’est que le début des problèmes et des imbroglios !
Je suis mort mais j’ai des amis, c’est avant tout un road-trip tel que j’aime : des protagonistes plus ou moins déjantés qui vadrouillent sans véritablement savoir où ils vont, donnant lieu à des situations plus ou moins cocasses et poilante. On pourrait cependant reprocher au film son côté un peu ronflant et son rythme peu rapide. Des reproches vites compensées et balayées par l’histoire en elle-même où comme souvent, les road-trips sont souvent l’occasion de découvrir la vraie nature des gens que l’on côtoie, le moment propice pour laver son linge sale. Toujours est-il que la mort de leur ami et leader donne une formidable opportunité à Yann et Wim, les deux guitaristes du groupe de faire un grand travail d’introspection.
Le film n’aurait pas forcément eu la même saveur sans la présence de Bouli Lanners qui détient sur le groupe et durant toute l’histoire. Il incarne Yann, l’un des guitaristes droit dans ses bottes et qui ne semble pas disposer à faire un peu de place à Dany, le pilote de l’OTAN et amant de Jipé, ne pensant qu’aller en Californie, au nom de l’intérêt du groupe et d’un certain déni en refusant de faire le deuil de son ami. Les imbroglios à répétition pousseront chacun d’entre eux à revoir leurs positions, donnant au bout du compte le meilleur hommage à leur camarade disparu.
Je suis mort mais j’ai des amis est la petite découverte de ce mercredi. Une histoire belge plus attachante que drôle mais qui suffit pour suivre ce road-trip hors du commun et convaincant.
Je suis mort mais j’ai des amis
Un film de : Guillaume et Stéphane Malandrin
Pays : Belgique
Avec : Bouli Lanners, Wim Willaert, Lyes Salem, Serge Riaboukine, Eddy Leduc…
Genre : comédie dramatique
Durée : 1h36
Sortie : le 22 juillet
Note : 13/20