
Au ciné, le décor naturel, c’est un peu l’autre personnage principal du film ! Il doit être mis en valeur, surtout lorsque ces plus beaux attributs valent le détour. Souvent, il donne de sa personne, à tel point qu’il fait corps avec le film, qu’il le soutient. Un film donc l’action se passe à Paris, Londres, Bruxelles ou bien encore Sydney n’aurait pas la même saveur si ces lieux emblématiques étaient négligés.
Vous ne le savez peut-être pas mais parfois certains lieux peuvent faire illusion et là où on se croirait à Paris, on se retrouve en réalité à Bruxelles, Prague et même Montréal. La « faute » à la production et aux coûts de production qui peuvent en réalité se révéler avantageux.
Depuis quelques années en effet, des pays comme le Canada, la Belgique ou bien encore la République tchèque et la Hongrie sont devenus le nouvel Eldorado de certaines productions, restrictions budgétaires obligent. Les avantages sont en effet non négligeables : la proximité, l’absence de barrière de la langue (pour le Canada et la Belgique notamment), le coût, un taux de change entre le dollar canadien et américain avantageux… En Colombie-Britannique, par exemple, le gouvernement provincial n’a pas hésité à augmenter les crédits d’impôt, attirant ainsi les plus grosses productions américaines qui tournent désormais à plein régime dans la province canadienne et sa capitale Vancouver. Qui plus est, situé sur le même fuseau horaire que Los Angeles et à seulement deux heures et demi d’avion de la métropole californienne, Vancouver offre énormément d’atouts, faisant ainsi la concurrence à Toronto ou Montréal même si ces dernières ne se laissent impressionner. Résultat, comme l’indique Radio-Canada, ce sont près de 60% des films américains qui sont tournés dans la région, ce qui renforce un peu plus la position de la Colombie Britannique. Big Eyes, 50 nuances de Grey ou bien encore le cinquième volet de Destination finale, autant de grosses productions américaines pour ne citer que celles-ci.

De tels choix ont dès lors un impact non négligeable sur la conception du film surtout dans le cadre d’une co-production. A ce titre, la Belgique est très friand de ce système. Via la taxe Shelter instaurée le gouvernement fédéral, des producteurs étrangers viennent souvent dans le plat pays tourner tout en bénéficiant de bonus et d’exonérations fiscales, mais également à des productions de bénéficier de financements. Une mesure gagnante-gagnante dans la mesure où pour les productions cela coûte moins cher et cela favorise l’économie locale. Pour ne citer qu’un exemple, le troisième opus des Visiteurs – qui sortira en France en avril 2016 – va être tourné à Namur et que Le jour attendra, un film d’Edgar Faure avec Olivier Marshall et Jacques Gamblin a été en partie tourné à Bruxelles alors que l’action est censée se dérouler intégralement à Paris.
Car tourner dans la capitale semble de plus en plus couteux et externaliser les frais semble devenus un impératif sans oublier l’avantage du décor naturel. A ce titre, Prague tire son épingle du jeu, la capitale tchèque ayant à certains égards un air de ressemblance avec Paris, en tout cas suffisant pour les producteurs du second volet de GI Joe décident de filmer des séquences. Même Montréal, malgré son côté très nord-américain, a réussi à se faire passer pour la capitale française dans une séquence d’X-Men, days of the future past, l’action étant censé se dérouler en 1973 !
Si vous en savoir plus, je vous invite à lire l’article et à visionner l’extrait du Téléjournal de Radio-Canada du 27 avril dernier.