Je vais être honnête avec vous. Je me suis endormi à plusieurs reprises quand j’ai vu ce film. Au départ, je pensais que cela était du à la fatigue cumulée de ces derniers jours mais, avec du recul, c’est tout autre chose !
Et pourtant la bande annonce d’Enfant 44 était prometteuse tout comme son synopsis : nous sommes en 1953 dans l’URSS de Staline. Léo, un jeune apparatchik plein d’avenir au sein du régime est chargé d’enquêter sur la mort d’un petit garçon dont le corps a été retrouvé sur une voie ferrée. Très vite, les autorités concluent à l’accident, ce qui ne convient pas à la famille qui fermement à l’assassinat. En dépit de ce doute sérieux, les autorités russes classent l’affaire car dans le parfait monde soviétique, le crime n’existe pas. Allant jusqu’au bout de ses convictions, Léo décide de poursuivre l’enquête et découvrir celui qui se cache désormais derrière des meurtres en série, quitte à tomber en disgrâce du régime et devenir l’ennemi du peuple.
Avec un tel synopsis, on pouvait s’attendre à un film haletant, passionnant qui vous donnerait l’adrénaline nécessaire pour tenir tout au long des deux heures et dix-sept minutes du film. Mais il n’en est rien ! Le film pêche par une certaine longueur, un mauvais rythme où instants utiles à l’intrigue succèdent à des scènes bien plus pertinentes. L’ennui s’installe et confortablement installé sur votre siège, vous ne résistez pas à l’envie de vous endormir paisiblement, ce qui a fait que j’ai raté la ou les scènes de Vincent Cassel !
Dommage donc d’autant plus qu’en plus d’un histoire intéressante sur le papier et un casting qui valait le détour (Tom Hardy, Naomi Rapace, Gary Oldman, Vincent Cassel…), le film livre une critique sans concession sur le stalinisme et le secret d’Etat. Jusqu’où est-on prêt à cacher la vérité au nom de l’intérêt supérieur de certains (sous prétexte de celui de la Nation) ? Jusqu’où la quête de vérité peut vous attirer les pires foudres ? Autant de questions que le film a tenté de traiter au détriment de son acteur principal, Tom Hardy, plutôt transparent, ce qui est finalement logique dans la mesure où il est fidèle à son personnage. Malgré tout, cela a suffi pour les autorités russes interdisent la sortie en salle d’Enfant 44. Comme quoi il y a des vérités qui dérangent encore !
En clair, vous n’allez pas sauter du plafond en allant voir Enfant 44 et comme le dit assez justement Télérama, c’est un film parfait pour la série B ! On comprend mieux dès lors pourquoi la presse française n’en avait pas tellement parlé et pourquoi le film s’est fait massacrer par la critique anglo-saxonne !
Enfant 44 (Child 44)
Un film de : Daniel Espinosa
Avec : Tom Hardy, Noomi Rapace, Gary Oldman, Vincent Cassel, Jason Clarke
Pays : Royaume-Uni/Etats-Unis
Genre : thriller
Durée : 2h17
Sortie : le 15 avril
Note : 9/20