Avec le boulot et mon séjour au Canada qui se profile, je n’ai plus vraiment une minute pour m’occuper à la fois de mon blog politique et de mon blog ciné. Bien dommage surtout que, l’un comme l’autre, l’actualité bouillonne et ne manque d’intérêt.
Mais profitant de mon week-end, je me suis connecté sur le site « replay » d’Arte pour voir Tomboy, rebondissant ainsi sur la polémique provoquée par Civitas.
Tomboy, de Céline Sciama, racontre l’histoire de Laure, une fillette de 10 ans, qui pour se faire intégrer dans son nouveau quartier se fait passer pour Mickael. Résultat, une belle fable de 1 heure et 20 minutes dans laquelle, on découvre une petite fille qui tente de s’intégrer dans un milieu, à première vue, fermé. Laure est une fille mais elle se fait passer pour Mickael pour mieux échapper à cette case dans laquelle elle devrait forcément y rester. On déconstruit les clichés et les principes préétablis pour mieux les comprendre et surtout les relativiser. Laure alias Mickael en est d’ailleurs le parfait exemple, et on comprend qu’en réalité tout est en dans la tête et que tout est interchangeable.
Une belle histoire qui, semble-t-il, n’a pas tout fait plaisir à l’association catholique intégriste qui a, exigé purement et simplement, la déprogrammation du film. Sans succès, heureusement car non seulement n’est une propagande à la gloire de la théorie du genre, mais c’est tout simplement une histoire d’une fille qui passe outre sa différence pour faire partie d’une bande. Des tomboys (garçon manqués en anglais), on en a tous connu dans notre vie et la plupart d’entre elles se portent toujours aussi bien et n’ont pas nécessairement viré de bord, n’en déplaise à Civitas !
Dès lors, croyant frapper un grand coup, l’association catholique a finalement rendu un très grand service à Arte mais également fait une promotion géniale puisque ce sont plus d’un million de personnes qui était devant leur petit écran mercredi dernier pour connaître l’histoire de Laure/Mickael. Avant dire que l’action de Civitas a été tout sauf productive si ce n’est que cela a poussé des personnes qui, d’habitude, ne sont pas friands de films d’auteur mais qui ont finalement regardé ne serait-ce que pour se faire leur petite idée.
Alors on devrait sans doute remercier Civitas dans la mesure où la polémique Tomboy poussera d’autres réalisateurs et/ou producteurs à se lancer dans des projets supposés politiquement incorrect mais qui sont, en réalité, très poignant humainement parlant. Car si le cinéma est là pour divertir (et ce qui me concerne je ne me suis ennuyé ce week-end entre films d’animation et blockbusters), il est également là pour faire bouger les lignes et mettre en avant des tranches de vie. Ce qui explique probablement le succès de Tomboy lors de sa sortie en salles en 2011 et sa carrière ultérieure.
Et si vous ne l’avez pas encore vu, le film est encore disponible sur l’espace replay d’Arte jusqu’à ce mercredi 26 février. En attendant, voici la bande-annonce :