Profitant de mes vacances – et donc d’une pause ciné bien méritée avant la reprise prévue dans dix jours – je suis tombé sur un article de Studio Ciné Live qui m’a attiré l’attention.
Alors qu’il fut annoncé comme l’un des films les plus attendus de l’été – voire de l’année – Lone Ranger, le nouveau Disney réalisé par Gore Verbinski et avec Johnny Deep, connait un démarrage très poussif en France. Depuis sa sortie, le 7 août dernier, et en dépit d’une importante promotion – notamment la grande avant-première sur les Champs Elysées, le 24 juillet dernier – il réalise moins de 150 000 entrées pour 750 copies à travers l’Hexagone. Des chiffres plutôt décevants pour les professionnels du cinéma et qui s’ajoutent à la contre-performance générale d’un film qui peine à convaincre depuis sa sortie aux Etats-Unis et au Canada, le 3 juillet dernier.
Pour ma part, je n’ai pas encore vu le film, donc j’attendrai pour faire ma critique. Mais cette déconvenue pour Disney accentue une tendance générale qui veut qu’actuellement, les blockbusters (même les meilleurs et avec un budget énorme) ne suffisent pour renflouer les caisses des sociétés de productions hollywoodiennes. Depuis le début de l’année en effet, nombre d’entre elles outre Disney – Paramount, Dreamworks, Universal, Twentieh Century Fox… – semblent connaître une ou plusieurs douches froides, certains films n’ayant visiblement pas séduits les critiques mais également et surtout les spectateurs.
La faute à une histoire et à des scénarii plutôt simples, pour ne pas dire bâclé pour certains. En effet, misant un peu trop sur des effets spéciaux qui en jettent, on semble un peu négliger le fond au profite de la forme, comme s’il suffisait que l’emballage soit suffisamment attrayant pour compenser la faiblesse du contenu. Par conséquent, la logique d’Hollywood est de rentabiliser au maximum un film qui a coûté beaucoup d’argent et pour cela on mise sur la popularité et la notoriété de l’acteur principal, à défaut de vendre (au sens propre comme figuré) correctement le long-métrage. Ce qui fut, notamment le cas, avec Johnny Deep avec Lone Ranger. Pour L’Express, « c’est un truc tout bête et on s’étonne que ni Johnny Depp ni Gore Verbinski n’aient vu le mur leur arriver dans le nez. Pour tenir la distance sur deux heures trente de film, il faut avoir une histoire costaude à raconter et ne pas estimer que les beaux yeux de Johnny Depp ou le savoir-faire de Gore Verbinski suffira à combler le quidam. Lone Ranger… est trop long, interminable même, et ce défaut se transforme vite en prétention de la part d’une production décidée à jouer les gros bras devant un public forcément émerveillé. Eh bien, non. » Ajoutez à cela, une autre logique qui veut que l’on fasse des films moins par plaisir mais uniquement par logique industrielle, on arrive à des incidents et autres défauts de production, tel RIPD Brigade Fantôme (remake d’outre-tombe de Men In Black) ou Lone Ranger, sévèrement critiqués, sanctionnant ainsi un manque d’inventivité et surtout d’ambition des grandes boîtes hollywoodiennes.
Dès lors, faire un blockbuster c’est (peut-être) bien mais en faire un avec des idées c’est (encore) mieux et comme le souligne Studio Ciné Live, ce sont curieusement des productions à petit budget mais dont le scénario tient la route qui s’en sortent le mieux. Ainsi, et pour ne citer que l’exemple de la France, on peut parler de « La Cage dorée » de Ruben Alves qui a connu un très large succès dans nos salles malgré une promotion plutôt simple et discrète mais surtout grâce à un scénario plutôt haut en couleurs. La bouche à oreille a fait le reste et vous obtenez un des succès de cette année en cours.
Mais que Disney, Dreamworks et cie se rassurent, les pertes engendrées par leurs superproductions estivales seront bien vite compensés par les succès en cours (Moi, moche et méchant 2, Iron Man 3…) et à venir (Le Hobbit : la désolation de Smaug).