« Le métro a inspiré les cinéastes du monde entier depuis ses origines. Lieu de passage quotidien, de rencontres, espace clos poussant à la rêverie éveillée ou encore décor de nos frayeurs nocturnes, le métro a été traversé par tous les genres cinématographiques et toutes les époques. »
Dans le cadre du prolongement de la ligne 11 du métro parisien, la ville de Paris et les communes des Lilas, de Romainville, Noisy-le-Sec, Montreuil et Rosny sous Bois en partenariat avec la communauté d’agglomération Est-ensemble, le Conseil général de Seine-Saint-Denis et la RATP ont organisé le festival « Métrociné ». Du 11 au 19 avril dernier, concerts, films et rencontres furent organisés dans différentes salles de cinéma (notamment le mythique Trianon, le cinéma intercommunal de Noisy-le-Sec et de Romainville) pour célébrer l’extension de la ligne de la station « Mairie des Lilas » au futur terminus « Rosny Bois-Perrier », dont la mise en service est prévue à l’horizon 2019. L’occasion de voir ou de revoir certains films programmés à l’occasion du festival tels Zazie dans le métro de Louis Malle ou bien encore Le nom des gens de Michel Leclerc sorti en 2009.
Décor naturel et lieu de prédilection, le métro occupe une place de choix, pour ne pas dire de premier plan, dans le cinéma en raison des facultés qu’il apporte, niveau scénario et conditions de tournage, donnant ainsi naissance à des films cultes tels Peur sur la ville avec Jean-Paul Belmondo. Tourné en 1976, je conserve un souvenir intact de ce film, moins à cause de l’intrigue mais simplement à cause des scènes de cascades et d’action d’anthologies avec un « Bébel » qui poursuit un malfrat en grimpant sur le toit d’une rame de métro, le long de la ligne 6. L’effet est saisissant, faisant du long-métrage d’Henri Verneuil, un grand classique du cinéma français, comme le montre l’extrait ci-dessous :
D’autres (grands) films et réalisateurs ont également rendu hommage au métro parisien comme Luc Besson avec Subway sorti en 1985. Dans ce film, ce dernier filme le métro comme un lieu « underground », un terrain de jeu où se mêlent la petite et la grande délinquance. La bande annonce devrait vous en donner une petite idée, un film devenu culte depuis (voir vidéo ci-dessous). A l’étranger, le métro a également été source d’inspiration. Je pense notamment à Ghost avec Patrick Swayze, sorti en 1990 et certaines scènes dans le métro new-yorkais. Le « subway » new-yorkais qui sert régulièrement de toile de fond tout comme le tube londonien. A ce propos, la scène finale de V pour Vandetta, sorti en 2006, reste un point fort et marquant du film. D’autres enfin, sont impressionnantes comme la sortie d’un train du métro de Los Angeles, dans Speed.
Le métro est donc un terrain de jeu et un espace tout particulièrement apprécié et qu’on peut même visiter dans un cadre cinématographique. Ainsi, chaque année, en septembre, lors des journées du patrimoine, il est possible de découvrir à la Porte des Lilas, une station entièrement dédiée aux tournages de films, la Régie autonome des transports parisiens (RATP) ayant à sa disposition, des rames actuelles comme d’époque comme les fameux Sprague-Thomson qui ont circulé dans le réseau des années 1908 à 1983. Une station plutôt rentable pour la RATP puisque chaque année, environ une cinquantaine de films y est filmé ainsi que dans le reste du métro.
Alors, quand je prends le métro pour me rendre au centre de Paris, je ne peux m’empêcher d’imaginer telle ou telle scène ou action, preuve que le métro reste un lieu de prédilection pour le cinéma, comme l’ont justement souligné les promoteurs et organisateurs de Métrociné.