Dans la nuit de samedi à dimanche, s’est tenue la traditionnelle cérémonie des Oscars à Los Angeles. Une 85ème édition qui a vu la consécration de Ben Affleck et de son film Argo, qui a reçu l’oscar du meilleur film des mains (fictives) de Michelle Obama, la First Lady.
C’est une récompense hautement méritée pour un long-métrage qui revient sur l’histoire vraie de l’opération d’évacuation et d’exfiltration de sept diplomates américains ayant fui l’ambassade des Etats-Unis en Iran pour se réfugier dans celle du Canada, en pleine révolution islamique. Outre l’intrigue, le film n’est pas avare en suspens, ce qui le rend intéressant et vivant. Ben Affleck a su évoquer la petite histoire et l’insérer dans la grande afin que le spectateur comprenne mieux les enjeux et le contexte politiques de l’époque. C’est donc sans surprise que ce dernier reçoive la célèbre statuette, l’alignant ainsi avec les autres prix et récompenses récoltées dont un BATFA et le César du meilleur film étranger reçu la semaine dernière.
Outre le succès de Ben Affleck et Argo, notons la victoire de Jennifer Lawrence, couronnée meilleure actrice pour Happiness Theraphy, à 22 ans seulement. Là aussi, il s’agit d’une récompense méritée pour une prestation que j’ai vraiment appréciée. Jouant le rôle de Tiffany, une jeune veuve instable qui tente de donner un nouveau sens à sa vie (tout comme son partenaire Pat joué par Bradley Cooper), Jennifer Lawrence n’a pas fait mentir les pronostics et a conservé son statut de favorite notamment face à Emmanuelle Riva, également nominée pour son rôle dans le film « Amour ». Amour qui n’est pas totalement reparti les mains vides puisque que Michael Haneke a reçu l’Oscar du meilleur film étranger, compensant un peu le fait que l’actrice française n’ait pas reçu la célèbre statuette des mains de Jean Dujardin pour ses 86 ans.
Une cérémonie des Oscars qui à la grande différence des Césars était non seulement vivante mais également plus ouverte si on en croit les spécialistes cinéma mais également le palmarès, laissant place à quelques surprises. En effet, aucun film ne s’est vraiment imposé, la plupart des favoris ayant été directement ou non récompensés. C’est notamment le cas pour Steven Spielberg qui, s’il rate l’Oscar du meilleur film et celui du meilleur réalisateur (récompense qu’a reçu Ang Lee pour L’Odyssée de Pi), peut se consoler avec l’Oscar du meilleur acteur attribué à Daniel Day-Lewis. Une sacrée performance pour l’acteur britanno-irlandais qui remporte le trophée pour la troisième fois et dans la même catégorie. Autre (bonne) surprise également, le couronnement de Christopher Waltz comme meilleur second rôle pour sa prestation dans Django Unchained, une manière assez subtile de consoler Quentin Tarantino qui fut longtemps considéré comme favori avant de voir sa côte décliner tout comme Les Misérables.

Enfin, s’il y a eu des bonnes surprises, il y en a également eu des moins bonnes. Ainsi, Flight de Robert Zemeckis est reparti bredouille malgré plusieurs nominations notamment celui de meilleur acteur pour Denzel Washington et celui de meilleur scénario. C’est un peu cruel pour un film non seulement intéressant mais également poignant avec un Denzel Washington au meilleur de sa forme et très crédible dans le rôle de ce pilote alcoolique, devenu un héros pour avoir réussi un atterrissage d’urgence suite à un crash mais qui fait par la suite, l’objet de multiples suspicions. Une décision d’autant plus juste mais finalement logique surtout quand on se réfère à la prestation de Daniel Day-Lewis qui a réussi à incarner en profondeur Lincoln, au point qu’on avait l’impression d’avoir en face de nous l’ancien président des Etats-Unis en chair et en os !
Bien qu’elle ne soit pas la meilleure des cérémonies selon le magazine Première, la cuvée 2013 des Oscars a quand même réservé son lot de surprises et de consécrations, faisant oublier le côté pompeux et terne des Césars, ce qui est déjà énorme en soi !